Ayant déjà rédigé la rubrique Sur l'écran noir de vos nuits blanches du n°16 du Journal des Allumés du Jazz qui paraîtra début juillet sur les DVD musicaux, je rappelle rapidement ici quelques films parus plus ou moins récemment, tant en France (Zone 2) qu'aux États Unis (Zone 1).
Je commence avec la compilation du magazine Repérages vendue en kiosque, Expérience(s)02, coproduite avec le Festival NEMO : Flesh est une variation de 10 minutes sur le 11 septembre en forme de feu d'artifices provoquant, des films pornos sont projetés sur les Twins, les avions viennent s'y crasher, belle réalisation d'Edouard Salier ; Carlitopolis est un cours de Luis Nieto qui joue numériquement avec une souris de laboratoire ; les amateurs de nouvelles images trouveront également The Eel, 90°, City Paradise, Black Day to Freedom, PGI-13, des clips, etc.
Le film de Godard, One + One, propose en supplément la version du producteur intitulée Sympathy for the Devil avec l'intégralité du morceau joué par les Rolling Stones, dont les scènes de répétition alternent avec les Black Panthers. E.D. Distribution, éditeur des films de Bill Plympton, Guy Maddin et des frères Quay, rassemble Les habitants et Abel, deux longs-métrages très originaux du hollandais Alex van Warmerdam, le cinéaste de La robe. À ne pas manquer. Toujours en tir groupé, Carlotta sort trois Fuller d'un coup, La maison de bambou, Baïonnette au canon et Le démon des eaux troubles : le premier est un polar formidable avec Robert Ryan et Robert Stack tourné comme un film de yakuzas, avec un romantisme emprunt d'homosexualité sous-jacente, le second est un suspense enneigé pendant la Guerre de Corée, je n'ai pas encore vu le troisième, fiction nucléaire pendant la Guerre Froide. Deux autres polars, d'abord Traquenard avec la sublime Cyd Charisse dans un rôle pour elle hors du commun, même si Nicholas Ray sait parfaitement utiliser ses jambes magnifiques ! Et puis l'autre incontournable, Main basse sur la ville, pamphlet politique de Francesco Rosi avec Rod Steiger sur la spéculation immobilière à Naples, pas une ride !
Plus tendres sont les cinq comédies (musicales) avec Mae West, réunis en coffret économique (The Glamour Collection, zone 1, mais sous-titres français) : Night after Night, I'm no Angel, Goin' to Town, Go West Young Man et My little Chickadee où la bombe sexuelle partage l'affiche avec le comique W.C.Fields. Je n'en connais essentiellement que les numéros musicaux produits discographiquement, aussi me fais-je une joie de découvrir les déhanchements et les impertinences de Mae West lorsque la vulgarité est érigée en art !!! Pour terminer, je signalerai Hallelujah de King Vidor (zone 1 sans sous-titres), premier long-métrage produit par une major en 1929 avec une distribution entièrement noire. En bonus, deux extraits époustouflants avec les Nicholas Brothers, danseurs à claquettes dont j'ai déjà parlé ici et qui figurent dans Stormy Weather, mais qu'on admire ici dans leurs très jeunes années...
Voilà, je suis désolé si je suis un peu expéditif ces jours-ci, mais j'ai une quantité de musique à écrire qui ne me laisse pas beaucoup de temps... Ce n'est pas une raison pour manquer le dernier épisode sur le castor, ce soir à 19h sur Arte.