Jean Morières fait de plus en plus de concerts en appartements avec sa flûte zavrila. Il l'a conçue, fabriquée et en joue dans un recueillement qu'il fait partager à son auditoire. La proximité oblige le public à la même concentration que le musicien. On apprend à respirer. Si la première pièce était inspirée du shakuachi, la suite était plus contemporaine. Une spectatrice fut d'ailleurs prise d'éclats exclamatifs à chacune des percussions de l'air tout le long du tuyau en buis. Comme si Jean la chatouillait sans prévenir. Après l'entr'acte où l'on pouvait se distraire autour d'un punch et d'un agréable buffet, le saxophoniste Stéphane Payen le rejoint pour un duo délicat qui fait ressortir ce pourquoi la musique de chambre n'a besoin d'aucune amplification. Elle se retrouve enfin dans son élément.