Pour moi sept ans en arrière, pour les filles plus de trente ans, je repense à ma rencontre avec Sonia et Carole, au décale-âge de nos vies, à la distance du vide, au trop-plein d'amour des pères qui empêchent les filles d'avancer, au besoin de rupture, à la nécessité du retour, guerre et paix au sein de la famille, les filles morflent plus que les garçons, le second cordon résiste à la faux du temps, où est le vrai ? Le nouvel amour est à recomposer, il faut du temps, il en faut tant, les filles s'y perdent, les gars font semblant, c'est un travail...
Sonia Cruchon a réalisé un clip freudien pour
Carole Masseport en montant du
found footage. Il a fallu creuser. L'inconscient se projette en noir et blanc. Contraste. Nuances de gris. Sous leur tendresse réelle, les films de famille cachent des secrets encombrants. Certains ont existé, d'autres hantent les rêves, reconstructions fantasmatiques de la culpabilité, incapacité de rendre le trop perçu, interrogation du maillon sur la chaîne...
Lacan dit que l'amour c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas. Quelle place les hommes pourront-ils occuper ? Stéphane Rombi accompagne Carole à la guitare. La chanson est belle et douloureuse. Le clip colle à la peau en une longue suite de questions sans réponses.