jeudi 25 décembre 2008
Une utopie contre le profit, le crime et le gâchis ?
Par Jean-Jacques Birgé,
jeudi 25 décembre 2008 à 02:20 :: Humeurs & opinions
Si mes billets semblent parfois longs à certains de mes lecteurs, que dire alors d'un film de deux heures à regarder sur son petit écran ? Je répondrai que c'est le jour parfait pour prendre son temps et même le gagner en apprenant comment marche le monde, d'autant qu'il existe d'autres solutions.
La première partie aborde l'argent-dette qui permettra d'avancer en terrain connu pour ceux qui ont regardé le film de Paul Grignon. Le ton est plus calme, le débit plus posé. Vous vous accrocherez peut-être aux sous-titres pour comprendre comment fonctionne le système, aux mains des banques qui inventent de l'argent qui n'existe pas et créent de façon régulière l'inflation... La seconde partie vous révèlera l'existence des trois carnassiers en charge de "convaincre" les pays récalcitrants : le tueur financier, un corrupteur, les "chacals", assassins anonymes, et l'armée lorsque les deux précédents ont échoué ! Tout le début du film est particulièrement passionnant, la suite est à la fois plus confuse et simplificatrice.
La troisième partie revient sur la privatisation, la dévaluation, l'invention du "terroriste" (à ne pas confondre avec le fictif Al Quaida, qui est en réalité une base de données informatiques des Moudjahdin financés par la CIA dans les années 80) qui va permettre par exemple aux USA de contrôler 90% de l'héroïne mondiale, etc. La cupidité n'est qu'un symptôme. Le mécanisme sous-jacent de tout système économique est constitué de l'argent, du travail et de la compétition. Dans un système monétaire, la rareté accentue le profit. Le Projet Venus, que l'on comprend alors sous-tendre l'ensemble du film, prend en considération les ressources planétaires et les avancées technologiques pour imaginer une alternative au gâchis, au crime et au profit d'un petit groupe sur l'ensemble. On en arrive donc aux énergies alternatives, aux transports de l'avenir et, surtout, à penser la vie planétaire autrement.
La dernière partie est essentiellement dirigée vers un public américain : Dieu y est présent partout, à l'école, dans les institutions, dans les lois, à tous les niveaux de la société... Vous pourrez penser que la démonstration est parfois un peu naïve, mais on imagine mal les États-Unis aussi arriérés intellectuellement (le film est américain, ça rassure sur la Résistance). Attention, ils représentent le modèle ! Penser, réfléchir, rêver. Sommes-nous capables de nous révolter et de changer nos habitudes dictées par le profit ?
J'ignore précisément ce que représente le Zeitgeist Movement, mais je remercie Marie-Jésus pour le lien vers ce film de Peter Joseph qui pourra initier de nombreux débats.