Il neige à Paris. Il tombe des flammes à Gaza. La poudre blanche ravit les enfants. La noire les ravit à la vie. La Shoah ne justifie aucun nouveau crime. Cela n'a jamais été un blanc seing pour pouvoir opprimer et tuer à sa guise. Le nombre de morts de part et d'autre est disproportionné. La communauté internationale s'en émeut, mais l'ONU est toujours paralysée par son système si absurde que l'on peut se demander si ce n'est pas intentionnel ? Les Israéliens ne comprennent pas que nous les condamnions sous prétexte qu'ils vivent dans la terreur des attentats et des roquettes. Ils n'imaginent pas ce que doivent endurer les Palestiniens depuis un demi-siècle d'occupation et de brimades. Le blocus les prive des denrées de première nécessité, de médicaments, parfois d'eau et d'électricité, les empêchant de sortir de leur pays grand comme un mouchoir de poche où ils sont entassés. Les états arabes s'en lavent les mains. Les occidentaux désapprouvent, mais s'enferrent dans leur impuissance. Les Palestiniens sont seuls. Les Israéliens sont soutenus par les Etats-Unis. Ils jouent avec le feu. La crise mondiale qui touche l'Oncle Sam pourrait renverser la donne. L'histoire se répète toujours, seuls les rôles varient. Tsahal agit en toute impunité. Quels crimes honteux perpétuent les soldats d'Israël au point d'interdire aux journalistes l'accès aux territoires ? Cela s'est vu en Irak. Jamais Israël ne trouvera la paix (c'était pourtant l'idée qui guida à sa création !) tant que ce pays préparera la guerre, tant qu'il se repaîtra de son colonialisme et de son expansionnisme. Pendant ce temps-là les Palestiniens se chamaillent, pour des raisons équivalentes. Les religions ont pourri l'espace civil. Partout où elles font cause commune avec l'État règne l'absurdité. Les populations s'y engouffrent sans comprendre de quoi ou de qui elles sont le jouet. Quelles que soient ses origines, il est indispensable de condamner l'Etat d'Israël sans confondre les Juifs avec le gouvernement israélien élu. Nous devons tous nous révolter contre l'abomination dont sont victimes les Palestiniens, même si ce ne sont pas des anges, mais qui le serait après tant d'années d'occupation et du désespoir parfois suicidaire qu'elle a engendré ? Il est de notre devoir de dénoncer le délire paranoïaque d'Israël, et de façon encore plus virulente si l'on est d'origine juive. Aucun antisémitisme ne pourra trouver de justification foireuse si les Juifs de la diaspora ne se font pas complices de l'ignominie d'un Etat devenu la caricature du martyr de ses aïeux. À qui profite l'amalgame ? Les rôles évoluent. Chaque pays s'est un jour retrouvé dans la position d'assassin. L'Allemagne s'est relevée du nazisme, l'Espagne du franquisme, la France de la collaboration, les empires se sont écroulés... Combien de temps faudra-t-il à Israël avant de pouvoir se regarder dans la glace ? Combien d'innocents mourront avant que les peuples comprennent que la mort est la pire des options ? Celle qui nous condamne tous. Combien de temps faudra-t-il pour assimiler qu'à moins de tuer tout le monde, on appelle cela un génocide, il y aura toujours un Palestinien pour crier vengeance, quitte à périr dans le déchirement de son cri ? Arrêtez le massacre, c'est moi que vous assassinez.