Bernard Vitet a toujours été à cheval sur les apparences, se teignant les cheveux et la barbe au moindre poil blanc. J'ai pris cette photo du provocateur rue Pelleport alors qu'il venait de retrouver le calot qu'il avait volé, gamin, dans un entrepôt allemand pendant la guerre, près du pont d'Austerlitz. Cela aurait pu lui coûter la vie. Comme il en avait assez d'être surnommé Polnareff dans son quartier à cause de ses larges lunettes Emmanuelle Kahn, je suis allé sur eBay lui acheter aux enchères une monture vintage Matsuda. J'ai également trouvé un autre modèle de la même marque avec des verres transparents. Quant aux bottes, allez savoir lesquelles ! Un soir de 1981 où nous jouions à Naples, je le vois ouvrir sa valise. Dedans, il y avait deux autres paires de bottes exactement identiques à celle qu'il avait aux pieds - peut-être même étaient-ce celles-ci ? - une brosse à dents et deux cartouches de cigarettes, un point c'est tout. Bernard les achète très justes pour pouvoir "les faire" et il les entretient mieux que son matériel qui traîne toujours partout à la poussière.
Pour les copains qui s'inquiètent, Bernard, après une période pulmonaire alarmante, reprend du poil de la bête. Ses rhumatismes ne lui permettent pas de se déplacer facilement, mais chaque jour montre un léger mieux...