Notre vie semble réglée sur du papier à musique, mais les portées sont autrement plus complexes, sans compter le paquet de bémols à la clef. Cycle menstruel ou éternel recommencement de l'Histoire, persistance des comportements névrotiques ou saisons, mouvement des planètes ou rénovation du vivant, rien n'y échappe. Si tout ce qui vit sur la Terre suit des lois cycliques, la répétition n'en est pas moins improbable, car aucun des cycles ne possède la même fréquence. Considérons cette superposition d'ondes comme un sandwich tunisien, un mille feuilles où chaque couche a son propre rythme. Pour qu'existe une révolution complète il serait nécessaire qu'elles se retrouvent ensemble à un nœud de vibration commun à toutes, cas de figure plus qu'incertain dès lors que l'on embrasse un système relativement large. De même, la synchronisation de plusieurs creux ou bosses produit des crêtes induisant des phases de dépression ou d'excitation. La représentation de la vie peut ainsi ressembler à un spectre, comme celui de la lumière ou du son, dont les couches harmoniques dessinent le timbre.
La première image, celle du spectre sonore, a été réalisée en 1999 par Aphex Twin avec le célèbre logiciel Metasynth d'Eric Wenger. On peut entendre le résultat sur le single Windowlicker. Remarquons que Wenger est également l'auteur de l'application Bryce : lorsque ce ne sont pas les cycles, nous avons affaire aux fractales, ce qui, dans notre exposé, revient à peu près au même, et rebelote.


La seconde est mon test d'audition que je subis avec curiosité hier matin au Centre Médical de la Bourse. Bilan : largement supérieur à la moyenne de mon âge. Comme c'est dit élégamment ! Avec une perte de l'oreille gauche autour des 4 kHz. Et rebelote, vous disais-je.