Je commençais le billet de dimanche par "Deux couples de mes amis l'ont échappé belle". Hier, sans m'en apercevoir, je chroniquai le nouvel album d'Hélène Sage intitulé "Échappée belle". Ce genre de coïncidence étant quasi quotidien, je suis surpris que mon inconscient s'amuse à chercher des liens, des rimes, des correspondances de couleurs d'un article à l'autre. Est-ce le désir de faire œuvre ou la rémanence des sujets qui m'occupent ? Lorsqu'il n'y a pas de lien direct avec le précédent, il suffit de remonter à celui d'avant pour vérifier le mécanisme. Les rapprochements dessinent des périodes, figurant des chansons avec des interludes, jouant avec les mots ou les images comme la comptine dont chaque mot commence par la dernière syllabe du précédent, j'en ai marre, marabout, bout d'ficelle, selle de cheval, cheval de course... ou comme le shiritori japonais... Dans le cas de mon feuilleton, cela s'explique très bien puisque j'en joue consciemment, mais pour le reste je me surprends moi-même. À ce propos j'ai préféré laisser s'écouler un peu de temps avant de reprendre l'écriture des seize derniers chapitres de ma fiction commencée le 9 août 2009, souhaitant changer de ton pour le dernier tiers. Si me relire ou indiquer des liens hypertexte est laborieux, écrire est une activité presque automatique qui fait appel à une mémoire brumeuse laissant la place aux images poétiques, à l'enthousiasme, à la colère et à la multiplication des coïncidences. Elles viennent se glisser comme des ombres bienveillantes sur une routine que j'espère naïvement renouveler chaque jour.