jeudi 8 avril 2010
Revenez dans un quart d'heure, je ne serai plus là.
Par Jean-Jacques Birgé,
jeudi 8 avril 2010 à 00:32 :: Humeurs & opinions
Manières courtoises de se débarrasser rapidement des démarcheurs téléphoniques. Mon titre est emprunté au Baron Méduse d'Erik Satie. Lorsque l'on me proposait d'acheter une fenêtre ou refaire ma salle de bains, placer mon argent ou me faire gagner un lot de prix si je me déplaçais dans je ne sais quel centre commercial, j'avais l'habitude de répondre que j'étais au chômage et que ce n'était pas le moment, histoire de resituer la démarche commerciale dans une réalité sociale qui parle à mes interlocuteurs. Seuls à écorcher mon nom en m'appelant Birge sans accent aigu, ils se démasquent dès leur premier mot. Les Berger ont francisé leur nom en 1870 lorsque l'Alsace et la Lorraine ont été annexées par l'Allemagne. S'il ne pouvait être question d'être assimilés à des Allemands, il est intéressant de remarquer que, déjà laïques, ils se sentaient plus français que juifs. Parfois les standardistes demandent Madame, ma voix haute les trompe, c'est plié aussi vite. Depuis peu, je réponds que le monsieur ou le propriétaire n'est pas là. La question suivante portant sur sa disponibilité, j'annonce qu'il rentrera dans deux ans. Suit toujours un silence interloqué avant raccrochage. J'ai tout juste le temps de leur souhaiter bon courage, manière sincère et ironique de prendre congé.