mercredi 28 avril 2010
Treme, le swing de la Nouvelle Orléans après Katrina
Par Jean-Jacques Birgé,
mercredi 28 avril 2010 à 00:33 :: Cinéma & DVD
Jonathan me signale la nouvelle série dont on parle sur la télévision américaine. Tremé est le quartier de la Nouvelle Orléans où se passe l'action trois mois après le passage de l'ouragan Katrina en 2005. Il s'agit plus exactement d'une situation, étude réaliste d'une communauté qui résiste à sa disparition. La musique donne le ton, fanfares, jazz-bands, rappers, DJ avec un entrain dont auront bien besoin les protagonistes pour reconstruire leur ville abandonnée par les autorités, dèjà avant la catastrophe, et pour cause. Créée par David Simon à qui l'on devait déjà The Wire et Eric Overmyer qui y avait collaboré, Treme risque de devenir un nouveau succès. Au delà de la musique omniprésente, Simon aborde la corruption politique, le scandale des logements municipaux, le système judiciaire, les heurts entre policiers et "Indiens" du Carnaval, ainsi que les enjeux de l'industrie touristique après la tempête.
Parmi la foule de bandes-annonces qui ont envahi YouTube, j'ai sélectionné cette deuxième peut-être à cause des musiciens. On y aperçoit Elvis Costello, Allen Toussaint, Dr John, Kermit Ruffins et bien d'autres. Consternant pour une production capable d'aborder des sujets aussi chauds, les bandes-annonces succombent au caviardage des fucking words que la série ne peut s'interdire tant le traitement cherche l'authenticité, y compris dans les jargons et les accents. En cela, les sous-titres anglais seront indispensables, même à de nombreux Étatsuniens ! HBO, fidèle à ses habitudes, met en ligne un site rempli d'informations, entretiens, reportages, extraits, photos, et même la liste des morceaux joués dans chaque épisode dont certains évidemment achetables en ligne... Seulement trois épisodes sur les dix de la première saison ont été diffusés aux États Unis, mais on sait déjà qu'une seconde est en production. Pour ce que j'en ai vu et entendu, les amateurs de jazz seront comblés. La fiction réussit là où Spike Lee s'était planté par trop de complaisance et manque de rythme avec son lourdaud documentaire When the Levees Broke. Ici, jazz, funk ou rap, ça swingue d'enfer ! À suivre.