Les transporteurs restent fidèles à leur réputation. Voilà deux jours que nous attendons nos lapins partis de Bucarest lundi après-midi. Âne, mon sieur âne, ne vois-tu rien venir ? Mon mur carotte devrait pourtant les attirer ! À l'aller le chauffeur s'était présenté à la maison sans prévenir alors que le clapier est situé dans une autre ville, à vingt-cinq minutes d'ici. Je ne comprenais rien à l'interphone, en plein travail au studio j'ai bien failli ne pas lui ouvrir. C'est chaque fois une galère. Nos petits rongeurs sont censés s'envoler pour les Amériques où ils sont attendus pour ouvrir le Festival de Victoriaville, mais c'est moi qui me ronge les sangs, n'osant pas sortir en attendant la livraison. C'est fou le nombre de jeux de mots que suscitent nos bestioles qui se reproduisent à chaque voyage tant on nous pose de lapins. Nous aurions mieux fait de composer un opéra pour 100 tortues.
Nous apprenons à l'instant que le chargement est parti en Hollande et n'arrivera à Paris que lundi. On va encore les retrouver anémiés, le gouda ou l'edam ne pouvant faire illusion car le seul fromage orange est la mimolette fabriquée dans la région lilloise.