En sortant mon vélo, j'ai aperçu au coin de la rue un monsieur sur un pliant qui semblait prendre des notes par dessous ses lunettes. Séduit par nos couleurs, Antoine Serre dessinait nos maisons. Je suis repassé une demi-heure plus tard comme il avait entrepris de les peindre. Après avoir réalisé maints croquis de voyage en Afrique, il a pensé que ce serait une manière de connaître sa ville, voire de rencontrer du monde, chose moins facile à Bagnolet qu'au Cameroun ! Son matériel tient sur le porte-bagages de son vélo électrique qu'il m'a gentiment laissé essayer. L'accélération au démarrage est ahurissante. Ensuite les côtes se grimpent comme qui rigole. Le peintre assemble les paysages urbains de Bagnolet dans un grand carnet en accordéon qui offre un point de vue passionnant sur l'instant présent. On ne regarde pas une aquarelle comme une photographie. Le regard de l'artiste privilégie certains détails au détriment des autres. Il force le réel, accentue les contrastes, révèle les bâtiments que l'habitude a fait disparaître...