jeudi 17 juin 2010
Mélopée en sous-sol
Par Jean-Jacques Birgé,
jeudi 17 juin 2010 à 00:02 :: Voyage
La chute des escaliers roulants était impressionnante, mais le premier soir, en faisant la photo depuis le hall de l'hôtel, je n'avais pas imaginé ce qu'il y avait au bout, ni même s'il y avait un bout. La piscine étant au troisième étage, nous avions bien envisagé des salles de réunion ou des réserves, un point c'est tout. En nous promenant dans le quartier, nous avions désespérément cherché une boulangerie ou un endroit simple pour prendre le petit-déjeuner, sans beaucoup de succès. Nous étions agréablement surpris par l'absence de fast-foods à chaque coin de rue. Aussi avions-nous décidé de pousser plus loin vers l'ouest chaque fois que nous avions besoin de quelque chose.
Hier matin, comme Antoine ne trouvait pas de yaourt aux fruits frais avec céréales semées sur le dessus, je suggérai d'aller jeter un œil au Path, enchevêtrement de couloirs en sous-sol servant à circuler l'hiver dans la ville enneigée et l'été à attraper la crève dans l'air conditionné poussé au-delà du raisonnable. Comme il pleuvait, c'était le moment ou jamais d'expérimenter les passages couverts. Nous découvrons alors des centaines de magasins souterrains, il y en a plus de 1200, la foule, le métro à six heures du soir. Imaginez un centre commercial labyrinthique de 28 kilomètres de long, boutiques, fast-foods, cordonneries, photocopieurs, marchands de journaux, absolument tout sur 371 600 m2. Y sont connectés cinquante gratte-ciels, les plus grands hôtels, les théâtres, vingt parkings, la gare, le métro... Je me suis retrouvé au milieu d'un grand magasin qui ressemblait aux Galeries Lafayette ! Ce serait trop simple si les couloirs suivaient les rues en surface, mais le Path a sa propre logique et nombreux Torontais me confient qu'ils s'y perdent encore. Quant au petit déj, nous avions le choix entre américain, français, chinois, japonais, italien, grec, coréen, mexicain, etc. Nous avons beau savoir maintenant que tout est là, sous nos pieds, nous continuons à préférer enfourcher nos vélos et prendre le soleil même s'il joue à cache-cache.