mardi 20 juillet 2010
Nous sommes tous des écureuils en puissance
Par Jean-Jacques Birgé,
mardi 20 juillet 2010 à 00:00 :: Pratique
Le soleil sur la table du jardin m'a donné l'idée d'essayer la minuscule automobile que Françoise m'avait rapportée il y a deux ans. En l'absence d'accumulateur son capteur solaire ne permet pas d'emmagasiner l'énergie ; la petite voiture s'arrête donc à la première ombre, ce qui m'arrange pour la prendre en photo. Le climat parisien est habituellement peu propice à ce genre d'expérience si je me remémore les journées ensoleillées cette année.
Je n'ai pas cédé à la campagne commerciale m'incitant à affubler mon toit bagnoletais de capteurs dont le délai avant rentabilité risque de dépasser largement ma présence en ces lieux. Vendre à EDF de l'électricité plus chère qu'elle ne coûte réellement m'est apparue comme une grosse arnaque des lobbys solaires au détriment de l'État. De plus c'est une technologie qui évolue très vite et je crains qu'il faille remplacer tout le système bien avant les simulations financières expliquées par le représentant de commerce trop insistant. Je repense au CD que l'on nous a présenté inusable alors que mes vinyles tiennent beaucoup mieux la distance. Je ne vais pas ici détailler les raisons qui m'ont fait abandonner cette fausse bonne idée, mais le sujet me laisse songeur.
Naïf et mal informé, je me laisse aller à rêver à toutes les énergies que nous pourrions canaliser plutôt qu'en subir uniquement les conséquences dramatiques. Attribue-t-on assez de crédits aux chercheurs qui travaillent sur celle des marées, de la tectonique des plaques, de la combustion des déchets ou de nos propres mouvements ? Le charbon et le pétrole ont vécu, mais il n'y a pas que l'éolien, l'hydroélectrique, le thermique, l'organique, le nucléaire ou le solaire. Je n'y connais pas grand chose, mais en regardant la petite voiture filer sur la nappe, je me suis dit que l'on ne pouvait pas plus continuer à polluer que de foncer tête baissée dans la première offre promotionnelle politiquement correcte. Là-dessus j'ai attrapé mon épuisette et je me suis mis à courir après les écureuils. Avec toute l'énergie que j'ai déployée en vain on aurait pu au moins éclairer la penderie.