mercredi 18 août 2010
Quand ils sont venus me chercher...
Par Jean-Jacques Birgé,
mercredi 18 août 2010 à 07:14 :: Humeurs & opinions
Au lendemain de la victoire de Yorktown, Thomas Jefferson rendit hommage aux Français en déclarant que «chaque homme a deux patries: son pays et la France». La citation est souvent attribuée à Benjamin Franklin, mais qu'importe ! Lorsque j'étais enfant, mon père me racontait avec fierté que la France était la patrie des Droits de l'homme et une terre d'asile pour les réfugiés politiques et les apatrides.
Les manipulations électorales du gouvernement sarkoziste rappellent l'époque où les Tsiganes étaient pourchassés dans toute l'Europe. Au moins 250 000 Tsiganes, sur les 700 000 qui vivaient en Europe, ont été exterminés pendant la seconde guerre mondiale par les nazis et leurs alliés. Ce génocide souvent oublié porte le nom de Samudaripen. Trois mille furent internés dans 27 camps en France. Le fichier des nomades fut constitué avant celui des Juifs. Mais peu de Tsiganes français furent déportés, le gouvernement de Vichy défendant une politique de sédentarisation et d'intégration. Aujourd'hui Sarkozy et sa clique préfèrent les reconduire à la frontière. Le Times titre en une "Sarkozy expels Roma to spark memories of Gestapo (l'expulsion des Roms par Sarkozy rappelle la Gestapo)".
Si par hasard vous ne le connaissiez pas ou l'aviez oublié, je ne peux m'empêcher de citer le poème écrit à Dachau et attribué au Pasteur Martin Niemöller :
Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je me suis tu, je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les sociaux-démocrates,
Je me suis tu, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je me suis tu, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté, je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus me chercher
Il ne restait plus personne pour protester.
(traduction reprise de l'original en allemand)