Toujours à la recherche d'un bon endroit où manger, nous franchissons une rivière qui se jette dans la mer, coiffés de nos lampes frontales. À l'arrière mon dos brûlé sert de catadioptre si des motocyclistes s'aventuraient sur la plage à cette heure. Le resto de ce soir offrant le wi-fi gratuit nous choisissons d'y déguster d'exquis calamars au barbecue, du poulet au curry vert et des rondelles de banane flottant dans le lait de coco. Les calamars sont pêchés du matin, le poulet a gambadé librement s'il ne s'est pas fait écraser sur la route, rien de plus local que les bananes et les noix de coco. L'une d'elles a même failli nous assommer dans sa chute.
Nous n'avons pas le choix des horaires pour nous connecter car les groupes électrogènes ne fonctionnent que de 18h à 23h. Au retour la marée est montée à vitesse V et dans le noir je ne me rends pas compte de la profondeur du bras de mer. Je réussis à sauver mon pantalon que j'avais pris soin de retirer et que je tiens en boule à bout de bras, mais je me retrouve d'un coup avec de l'eau jusqu'au cou. Heureusement que les soirs sont cléments. J'ai sauvé mon iPhone et mon appareil-photo que j'avais pris soin d'enfouir dans les multiples poches de mon pantalon en coton acheté à Bangkok il y a trois ans, c'est le vêtement idéal pour se balader sans sac. L'océan s'énerve plus que les jours précédents, mais la pente sableuse est très douce, du moins lorsque l'on sait où l'on met les pieds.


De jour c'est tout de même plus facile ! Au large croise un navire de guerre, car les relations frontalières avec la Birmanie ne sont pas toujours au beau fixe. À l'origine nous avions prévu d'y partir, mais les élections de novembre rendaient la situation politique incertaine. Ce sera pour une autre fois. Lorsque nous nous baignons nous sommes souvent les seuls dans l'eau sur cette immense plage où le sable fin n'est dérangé que par les petits crabes qu'ils tatouent de milliers de petits trous étoilés...