Nos lapins étant invités pour deux représentations à Orléanoïde nous en avons profité pour visiter les installations du festival de création numérique (jusqu'au 8 décembre).
En matière de haute technologie je m'interroge souvent sur ces œuvres d'un genre nouveau qui me rappellent plus le Palais de la Découverte de mon enfance qu'un musée d'art moderne. J'ai fini par les affubler du terme d'art forain plutôt que les reléguer à des expériences de sciences physiques. Rien de péjoratif là-dedans, le cinématographe étant lui-même né dans les foires. Je range d'ailleurs nombreux films dans cette catégorie où le monde intérieur de l'artiste est moins essentiel que l'expérience physique vécue par le visiteur ou le spectateur.


Parmi toutes les installations amusantes ou troublantes présentées à la Collégiale Saint-Pierre-Le-Puillier, au Collège Anatole Bailly, au Muséum, au Musée des Beaux-Arts, reprises de l'exposition Exit de Créteil, j'ai été touché par deux d'entre elles exposées au 108 qui abrite Labomedia, organisateur de l'évènement. Ainsi Impacts du Québecois Alexandre Burton réagit à ma présence lorsque je m'approche des plaques de verre derrière lesquelles sont suspendues des bobines de Tesla ; les arcs de lumière qui pourraient zigouiller mon iPhone si je ne l'avais déposé à l'entrée impressionnent les visiteurs qui hésitent à s'approcher ! J'ai toujours adoré les lampes à plasma, mais ici la musique bruitiste me parle autant que les éclairs zébrant l'obscurité.


De même le capharnaüm de The Sandy Effect de l'Irlandais Malachi Farrell produit un tintamarre évoquant le choc suscité par l’ouragan Sandy balayant les rues de New York, grâce à des instruments de musique automatisés. Tambours à billes et à ressorts, claquements de portes et machine à vent tremblent là encore dans l'obscurité marquée d'éclats de lumière rouge ou blafarde. Comme chez Burton l'immersion produit son petit effet me replongeant dans de vieux souvenirs d'enfance qui expliquent mon attirance. Est-ce si différent de la lumière de l'aube ou du crépuscule lorsque nous enjambons la Loire en crue, ou encore le vieux quartier d'Orléans dont le ravalement fait surgir un Moyen-Âge fantasmé ?