Bémol à la paranoïa des chiffres
Par Jean-Jacques Birgé, lundi 26 mai 2014 à 00:48 :: Humeurs & opinions :: #2856 :: rss
Dans notre système sociétal désincarné basé essentiellement sur l'évaluation, les chiffres des élections font froid dans le dos que l'on s'y attende ou pas. Nombreux camarades soulignent qu'une personne sur trois ou quatre croisée dans la rue serait un facho. On est pourtant loin du compte. Les 25% du FN sont d'abord un jeu d'écritures. Si quantité de négligents, déprimés, déçus, opposants à la simili-démocratie qu'on nous vend à tout bout de champ ne sont pas allés voter, très rares ceux et celles parmi ces abstentionnistes qui partagent les points de vue de l'extrême-droite. Cela réduit considérablement la proportion de débiles haineux qui ont choisi de se ranger derrière le FN. Il en reste néanmoins un paquet et à partir de un c'est déjà trop !
Et même parmi les votants nombreux ont, par inculture, sanctionné le système politique et les incompétences de nos gouvernements successifs. Ce second phénomène réduit encore le nombre de fachos croisés dans la rue. Si en plus vous habitez comme nous Bagnolet le Front de Gauche est en tête avec 18,41%, les Verts 16,23%, le FN 15,53% et le Parti Socialiste qui y a gagné les Municipales grâce à la trahison d'une faction prétendûment d'extrême gauche en quatrième position avec 14,07%, proportionnelle toujours basée sur les suffrages exprimés ! Encore une fois c'est toujours trop pour l'effet haine, mais cela relativise la vision paranoïaque que vous pourrez lire ça et là dans la presse officielle ou sur les réseaux.
Quant aux raisons qui poussent les victimes à élire presque systématiquement leurs bourreaux (si les individus votaient pour leurs intérêts de classe on n'en serait pas là) elles sont motivées par la peur de l'inconnu, préférant identifier et choisir d'où vient leur souffrance plutôt que d'en risquer une nouvelle. Elles sont également motivées par la haine de l'autre qui est en soi. Enfin, la politique du pire pourrait exiger la victoire des incompétents afin de s'en débarrasser ensuite pour un très long moment !
Les cycles historiques (on les appelle des révolutions) semblent se perpétuer, à moins que nous soyons assez fous pour nous autodétruire en produisant une courbe plate, telle celle qui s'affiche sur nos écrans asservis à la religion du marché qui, quoi qu'il arrive, dictera sa loi aux futurs élus. À moins que nous inventions un autre système, mais ça c'est une autre histoire...
Commentaires
1. Le lundi 26 mai 2014 à 11:26, par Marie-José Guisse Neuf
2. Le lundi 26 mai 2014 à 13:04, par jjb
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