Charade
Par Jean-Jacques Birgé, vendredi 17 avril 2015 à 01:49 :: Perso :: #3091 :: rss
Après avoir longuement surveillé la mésange, le geai finit par comprendre (à) quelle image le miroir renvoie. Plutôt qu'imiter les sauts de zébulon du petit passereau le geai agite ses ailes en se regardant du coin de l'œil. Ses mimiques schizophréniques renversent la célèbre scène de Duck Soup où Pinky (Harpo Marx) qui a cassé le miroir singe les gestes de Firefly (Groucho Marx) dont il a pris l'apparence, gag inventé par Max Linder douze ans plus tôt en 1922 pour Sept ans de malheur. Superstitions et maladresses peuvent accoucher de merveilleux scénarios ! Ici le geai se dédouble, son reflet prenant son indépendance pour jouer d'un effet de distanciation que B.B. aurait adoré.
Le geai résonne en moi comme un suffixe, rime riche que mon père avait noté dans sa charade nominale : "Mon premier est un apéritif, mon second est un oiseau et mon tout est un homme délicieux". Mon souvenir avait laissé la marque d'un "oiseau des cieux", pléonasme que j'attribue seulement à la démarcation grivoise du terme "petit oiseau" auquel mon père avait donné des ailes. Le qualificatif délicieux rend mon interprétation d'autant plus crédible. Pendant ce temps le geai des chênes se déchaîne en battant des ailes sur ses échasses.
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