Face à l'arrogance des puissants qui se sentent invulnérables se cristallise une radicalisation de plus en plus surprenante.
Dans toute l'Europe la bascule vers l'extrême-droite est une de ses formes les plus dangereuses, faute d'analyse conséquente permettant de comprendre ce qu'elle incarne pour les plus démunis. La démagogie consistant à reprendre les arguments de l'extrême-gauche en les dévoyant est une de ses techniques, offrant aux sociaux-démocrates de mettre tous les extrêmes dans le même sac pour opacifier les enjeux. L'islamisation est du même ordre, réaction épidermique à des lois débiles et des pratiques monstrueuses. Pour exemple à celles et ceux qui l'ignorent et à qui cela peut rappeler quelque chose, le Parti Communiste est interdit en Ukraine, mais le parti fachiste Svoboda est autorisé. Le tout avec la bénédiction de l'Europe.
D'autres acquièrent une conscience de classe et les idées révolutionnaires germent à nouveau. Qu'il s'agisse d'un individu ou d'une caste, lorsque les puissants agissent avec la plus grande arrogance et de manière la plus honteuse leur chute n'est pas loin. Voilà plusieurs fois ces derniers mois que j'entends dans la rue que des têtes doivent tomber. Un vent de révolution souffle dans les esprits critiques qui voient bien que la catastrophe se répand de façon exponentielle, tant politique qu'écologique, et que toute la planète est menacée par de grands criminels agissant plus ou moins dans le cadre de lois qu'ils ont dictées. Les États-Unis montrent l'exemple en termes de cynisme et de manipulation des consciences, mais les responsables se retrouvent partout aux commandes de l'économie, créant des famines et des génocides, fabriquant les armes qui les autorisent, développant des secteurs de recherche morbides en prévision d'une redistribution des cartes géopolitiques liées entre autres aux modifications du climat dont ils sont les auteurs.
J'ai été très surpris des propos récents d'un ami que j'ai longtemps considéré comme une personne modérée et qui s'est rapidement radicalisé au vu de son expérience professionnelle en milieu social. En opposition à l'aquoibonisme et à la démission de nombreux citoyens, il me souffla qu'il y avait une solution. J'ai immédiatement pensé à Slavoj Žižek qui commençait toutes ses conférences en se demandant pourquoi les Hommes envisagent la fin du monde et pas celle du capitalisme ! Cet ami m'expliqua qu'il fallait "que la peur change de camp" ! Il suggéra que des assassinats ciblés sur les grands responsables de l'industrie, surtout pas les politiques qui ne sont que leurs larbins, serait de la plus grande efficacité. Nestlé, Total, ça commence à sentir le roussi ! Cela ressemble évidemment aux activités de la Fraction Armée Rouge, des Brigades Rouges ou d'Action Directe, groupes tragiquement manipulés par des intérêts d'état, mais il insista qu'il ne fallait surtout publier aucune revendication pour que les cibles et les citoyens s'interrogent, démarche brechtienne s'il en est !
Aujourd'hui toutes les solutions sont envisageables face à la catastrophe humanitaire annoncée. En Europe les sociaux-démocrates sont en train de faire le lit des fachistes comme au début du siècle dernier. Le gouvernement français est un des plus réactionnaires que nous ayons eu depuis des décennies. Le dollar, auquel nous sommes inféodés, fait saigner la planète et personne ne sait si l'hémorragie est jugulable avant la catastrophe. S'il est une certitude, c'est que l'on ne peut pas attendre les bras croisés.