Avec mon costume napolitain de harponneur parisien on peut dire que j'avais mis le paquet. Ayant prévenu Amandine pour ne pas la prendre en traître, elle s'était sentie obligée de sortir sa veste. De toute manière on les tomberait dès le second morceau, celui qui sent le large et les embruns. White Light, White Heat. Les chambres noires du Silencio gardent la température. Avons-nous la fièvre ? Personne ne pouvait décemment avoir compris quoi que ce soit au premier, même si l'heure du grand sommeil n'avait pas encore sonné. Les énigmes ont souvent le charme du noir et blanc, mais l'ouest est en couleurs. Whisky ambré pour un kidnapping lynchien en bonne et due forme. La femme blanche est pieds et poings liés. Faut-il avoir une case en moins pour jouer les héros ? Le morceau suivant n'est que mouvements. La scène de poursuite s'évanouit dans la fumée. La fiction emporte l'auditoire, mais l'image du réel nous échappe. Seule une vision du futur offrirait une porte de sortie, or l'épilogue laisse planer un doute sur le sérieux de l'opération. Amandine perche mon singe et son cochon qui se dandinent par terre tandis que les lumières s'éteignent.


Prochaine apparition de Harpon à Arles le 1er août avec Amandine Casadamont aux trois platines 100% vinyle et myself, me and I avec clavier, trompette à anche, harmonicas, guimbardes, percussion et machines électroniques...