Le zapping Internet
Par Jean-Jacques Birgé, mardi 14 février 2017 à 00:16 :: Humeurs & opinions :: #3551 :: rss

On se moquait des accros à la télé qui zappaient à tout bout de champ, mais qu'en est-il de celles et ceux qui sont rivés à leur mur FaceBook ?
Lorsqu'elle était enfant j'avais interdit à ma fille de regarder la télévision sans avoir auparavant choisi son programme sur Télérama. C'était une manière vicieuse de l'obliger à lire, ce qu'elle avait du mal à faire à l'époque, et de l'empêcher de regarder n'importe quoi. Les images qui bougent ont quelque chose d'hypnotisant. Elle n'avait pas non plus l'autorisation de regarder le matin, et il était hors de question qu'elle soit couchée après 21h. La première raison était de nous empêcher de démissionner le matin quand il n'y avait pas école, la seconde de me permettre d'assister au début du film débutant le soir sur Canal. Nous jonglions entre nos intérêts et les siens, ménageant sa liberté en fonction de mon égoïsme. J'avais appris de mes propres parents que plus on accordait de liberté aux enfants plus on s'en octroyait, et que cette liberté les faisait grandir plus vite que les autres. Pour autant, je remarque que les gosses qui n'avaient pas la télé chez eux acquéraient plus facilement une personnalité, loin du formatage. Cela n'a pas changé. Ceux de l'immeuble qui étaient dans ce cas en profitaient évidemment pour s'en repaître les après-midi où ils descendaient chez nous ! Lorsque nous eûmes un magnétoscope, Les parapluies de Cherbourg, Les demoiselles de Rochefort ou Peau d'âne tournèrent en boucle. Les enfants aiment voir et revoir jusqu'à plus soif. Je me battais chaque fois pour leur faire découvrir un nouveau film en choisissant de préférence ceux que j'appelle initiatiques... Elsa a fini par aimer lire, au début grâce aux polars de Fred Vargas je crois, et cela fait des années que, comme nous et la plupart des jeunes, elle ne regarde plus la télé, ce qui lui a permis de forger son propre esprit critique...
Penser par soi-même est toujours aussi nécessaire, les manipulations d'opinion se déclinant à l'heure des informations, sous le poids des sondages truqués et du formatage des consciences selon les consignes du politiquement correct. C'est la raison pour laquelle je lis toujours ce qui concerne mes articles en cours après les avoir écrits, plutôt qu'avant comme on l'apprend à l'université. Je préfère être lacunaire et personnel qu'exhaustif et référentiel.
Aujourd'hui les mœurs ont changé, pas les mauvaises habitudes. La plupart d'entre nous vivons sous perfusion Internet. Je pars du point de vue que vous avez pris le temps de lire ces lignes

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