Habitant Bagnolet depuis 20 ans et payant des impôts locaux considérables, il est normal que je m'interroge sur la gestion des finances de la ville. La Cour des Comptes (via le Figaro !) note tout de même que nous nous sommes passés de la troisième à la première place des villes les plus endettées de France (par habitant). Il est donc étonnant qu'en réponse aux questions que se posent tous les Bagnoletais, des responsables de la Mairie menacent d'engager des poursuites judiciaires alors qu'il s'agit d'un débat politique normal à la veille des élections municipales. Je note avec humour que mes propres impôts locaux avaient été réévalués de 130% au lendemain des précédentes élections municipales où je m'étais déjà engagé contre l'équipe gagnante, probablement un hasard.
Moins polémique, le soir de la publication de mon article, Bagnolet en Commun mettait en ligne un court entretien vidéo sur la culture que mes camarades avaient sollicité...


En voici le contenu :
L’art est le dernier rempart contre la barbarie.
Lorsqu’on a du mal à supporter le monde, on s’en invente de nouveaux. C’est ce que font les artistes. Ce privilège doit être partagé par le plus grand nombre. Il faut favoriser le monde associatif, donner à chacune et chacun le moyen de s’émanciper.
Godard disait que la culture est la règle mais que l’art est l’exception. Il faut redonner les moyens de rêver aux citoyens qui sont écrasés par la réalité. Or cette réalité, nous ne l’avons pas choisie. Elle nous est imposée par une clique cynique et inique.
Souvent on vote contre ses intérêts de classe. Parce qu’on connaît sa souffrance et l’on craint toujours que ce soit pire. Or le pire c’est de se résigner à souffrir.
Il y a des moyens de se sortir de cette machine infernale qui nous broie, nous aveugle et nous enferme. On peut par exemple programmer des spectacles avec des pratiques amateurs en première partie. Cela n’a pas besoin d’être long. C’est mettre le pied à l’étrier parfois, mais aussi faire venir des spectateurs qui imaginent que l’art ce n’est pas pour eux. On peut redonner des couleurs à notre ville que tous ceux et toutes celles qui ont siégé jusqu’ici à la Mairie ont rendue grise. Les artistes de Bagnolet pourraient se fédérer et dresser des ponts vers d'autres villes.
Nous avons les outils pour cela à Bagnolet, la médiathèque, le Cin’Hoche, le Théâtre de l’Échangeur, le Colombier, le Samovar, le Conservatoire, mais nous les utilisons timidement, et combien de Bagnoletais y sont jamais allés ne serait-ce qu’une seule fois ? La plupart pense que ce n’est pas pour eux, alors que c’est là, dans les rencontres, dans ces lieux, que l’on peut espérer sortir de sa condition, quelle qu’elle soit. S’ouvrir au monde et surtout le changer…