À la mort de la chanteuse Colette Magny en 1997, j'avais choisi d'interpréter, avec Bernard Vitet, À l'écoute que notre amie avait composé à partir d'un tableau de Sylvie Dubal. Cette chanson m'a toujours bouleversé. Aujourd'hui elle résonne bizarrement dans ma tête. Les musiciens, qui ont l'habitude de partager leur passion, se retrouvent cantonnés chez eux, comme tout le monde. Ainsi l'orchestre de Jannis Kounellis joue tout seul. Et la guitare sommaire de Molette Cagny, comme elle signait souvent ses lettres, vibre dans le silence de la ville...


Tu as vu quelqu'un ?
As-tu vu quelqu'un ?
Tu as vu quelqu'un ?
Personne
Alors, y a personne ?
Quelqu'un...
Je les prendrai tous
Y a quelqu'un ?
Personne
Y a quelqu'un ?
Personne
Alors y a personne ?
Mais si y a quelqu'un
Mais non y a personne
On les collera tous au mur
Au coin de la rue y a un manège
Mais tu ne l'as pas vu
Les fourmis dévalent
Les abeilles travaillent
Y a quelqu'un ?
Alors comme ça t'es sûr y a personne dans la ville ?
Mais enfin puisque je te dis qu'il y a tous les copains
Tu vois bien
Personne... Dans la rue... En ville
Enfin c'est ridicule écoute, regarde bien, tu vois bien
Je te dis y a tous les copains
Alors, y a personne dans la rue...
Enfin, c'est formidable, regarde bien
Je te dis y a tous les copains
Y a plus personne : alors je vois plus rien