L'article qui suit pourrait faire office de bons vœux aux plus optimistes. Il ne remontera pas le moral des autres, beaucoup plus nombreux... Car le film d'animation In Shadow me rappelle terriblement ce qui a motivé le scénario de mon CD Perspectives du XXIIe siècle. Miroir du monde qui part à vau-l'eau, il offre malgré tout un petit espoir en coda. Tourné en 2017, il prend encore plus de poids avec l'absurdité de la crise actuelle dite sanitaire. Anesthésiés, bringuebalés dans tous les sens, les citoyens se sentent démunis, oscillant entre la peur et l'absence de perspectives d'avenir. Le Covid-19 n'étant ni le premier, ni le dernier virus, comment serons-nous autorisés à vivre les prochaines catastrophes ? Quelle que sera la menace, nous ne pourrons éternellement répondre par le confinement ou des solutions chimiques hasardeuses. D'autant que ce confinement est celui de nos cerveaux autant que de nos corps. Et ici le gouvernement français en profite cyniquement pour faire voter toutes les lois liberticides et socialement régressives sans que la population se rebelle.
Si le réalisateur canadien Lubomir Arsov s'est inspiré de Carl Gustav Jung, Rudolf Steiner, Georges Gurdjieff, Jiddu Krishnamurti et les gnostiques, il n'en demeure pas moins que son analyse de notre monde peut également être qualifiée de marxiste. In Shadow est un court métrage d'une très grande puissance, dénonçant la violence de la manipulation et le saccage qu'elle engendre...


Le graphisme somptueux se prête bien au sujet, mais la musique devient insupportable à force de répétitivité tout au long des 13 minutes. Le côté anxiogène de Age of Wake par Starward Projections peut plaire au début, or sa monotonie métronomique, particulièrement banale, n'est pas à la hauteur de la richesse des images et des concepts qu'elles véhiculent. Dans un petit entretien, Lubomir Arsov raconte comment et pourquoi il a choisi de substituer des images aux paroles, son film prouvant l'efficacité de son interprétation allégorique.


Plus rudimentaire d'un point de vue graphique, Man de Steve Cutts est également plus direct pour exprimer ce qui me révolte lorsque je dis que "j'ai mal à l'homme". L'humanité a-t-elle la moindre chance de s'en sortir. À l'échelle du cosmos, j'en doute. Si nous jouons les prolongations, seront-elles encore plus meurtrières ou pouvons-nous espérer une mort douce ? Face au cynisme des puissants qui profitent de toutes les crises, préférerons-nous sacrifier ces fous criminels ou des milliards d'individus appartenant à l'espèce humaine, sans compter, encore plus nombreuses, toutes les autres que nous décimons à vitesse V ?