Feuilletant Bandes Originales, une histoire illustrée de la musique au cinéma, le nouvel ouvrage de Thierry Jousse, j'écoute sa sélection de 57 titres grâce à un QR code me renvoyant à France Musique. C'est très agréable, de même que les illustrations, si elles n'apportent pas forcément grand chose à la rédaction, rendent la consultation de ce gros volume de 1,777 kg avec ses 288 pages de 29,2 x 23,9 cm particulièrement attrayant. L'auteur embrasse près d'un siècle de musique au cinéma avec sensibilité, érudition et simplicité. J'ai commencé par lire les chapitres concernant ceux qui trouvaient le plus de grâce à mes oreilles : Max Steiner (King Kong) et Maurice Jaubert (Vigo), Bernard Herrmann (Hitchcock) et Ennio Morricone (Leone), Leonard Bernstein (West Side Story) et Michel Legrand (Demy et L'affaire Thomas Crown), le rock (Easy Rider) et le jazz (Shadows et Shirley Clarke), Michel Magne... C'est un livre qu'on peut lire de A à Z aussi bien qu'en picorant au gré des aventures. Thierry Jousse rappelle les faits, mais il sait aussi faire rêver, parce que ses évocations sont des petites madeleines qui font vibrer chacun/e en fonction de sa propre histoire. Car le cinéma est avant tout affaire d'identification, et la musique, comme les acteurs, participe à ce phénomène inexplicable qui va chercher ses racines dans l'inconscient. Le choix est large, très complet, même si l'on notera d'étranges absences comme Joseph Kosma, Michel Fano, le cinéma expérimental dit non narratif ou le documentaire. J'ai vérifié dans l'index des noms, très pratique comme celui des films, à la fin de l'ouvrage. Encyclopédie, ce n'est nullement une analyse des ressorts qu'entretiennent le son et l'image au cinéma, mais c'est un cadeau qui sera certainement très apprécié de tous et toutes à Noël !

→ Thierry Jousse, Bandes Originales, une histoire illustrée de la musique au cinéma, ed. EPA, 45€