Toujours friand de découvertes, qu'elles soient scientifiques ou culturelles, l'apparition d'un fruit inconnu à Paris Store (Belleville) éclaire ma journée d'une suave lumière. L'étiquette indique salak palm ou fruit du serpent. La drupe, d'environ six centimètres de long, ressemble à du canard laqué, mais ses écailles dures rappellent surtout la peau d'un serpent ou d'un tatou. Avant d'avoir trouvé tout ce qui le concerne sur Internet, je l'entaille sur la longueur et suce la chair entourant le noyau. J'hésite entre la pomme, la fraise et l'ananas, avec le petit côté acide du fruit de la passion. Passion, pomme, serpent, ça sonne un peu biblique, mais c'est très bon tout de même ! Je vais rechercher l'écorce dans la poubelle lorsque j'apprends la qualité de ses infusions. Il paraît qu'il ne faut rien jeter, mais j'ignore quoi faire avec les noyaux. Ces fruits d'un palmier qui poussent surtout à Java et Sumatra sont cultivés en Thaïlande, mais ils diffèrent de ceux d'Indonésie, par le goût et la forme. Je suis toujours étonné de découvrir de nouveaux légumes, de nouveaux fruits, de nouvelles racines, alors que je n'ai jamais aucune surprise avec la chair d'un nouvel animal, que ce soit un mammifère, un oiseau ou un poisson. Évidemment ils viennent de loin, pas génial pour le bilan carbone, mais les tomates ou les pommes de terre n'étaient pas non plus d'origine européenne, et nombreuses plantes asiatiques ont récemment trouvé ici des sols propices. Bon d'accord, pour les palmiers, ce n'est pas gagné, mais qui sait avec le réchauffement climatique ?!