La première image forte fut celle du Pacifique. Je ne l'avais vu que deux fois, depuis la côte ouest des États Unis en 1968 et en 2000. À Lima il fait souvent gris. La capitale péruvienne n'a pas la réputation d'une ville particulièrement excitante, peut-être à cause de ses embouteillages et de la pollution qu'ils provoquent. C'est une idée idiote, car il n'est pas d'endroit où notre curiosité ne peut s'exercer. En choisissant le quartier de Barranco, nous y avons vécu d'agréables promenades loin du tumulte limanien...


Même si le jour de notre arrivée nous sommes tombés sur la commémoration de l'anniversaire des 150 ans du quartier... Devant la tribune officielle, où les discours hagiographiques étaient diffusés par des haut-parleurs surpuissants, défilaient les écoles, les associations culturelles et sportives, les pompiers, les employés de la ville, tous et toutes dans leurs uniformes de travail. C'était la fête, et nous en prîmes notre part !


Ce sont pourtant les ceviche de la Canta Rana, il y en a dix-sept au menu, qui nous mirent le pied "à les trier". J'ai, par exemple adoré celui aux coquilles saint-jacques noires. Car, entre les guides et les conseils d'amis, il faut toujours faire son chemin à la machette. On pourra d'ailleurs s'en resservir d'ici quelques semaines, dans la selva, la forêt amazonienne, pour avancer au milieu des lianes et des arbres aux écorces piquantes ou empoisonnées.


Le riz aux calamars à l'encre de seiche était tout aussi renversant, mais j'aurais pu m'abstenir de le commander en plus ce jour-là tant les portions sont gigantesques. À Lima les plats pour une personne pourraient en nourrir quatre affamées ! Un autre jour, les tripes servies avec du boudin noir haché menu, m'ont fait élire Isolina comme un autre de nos restaurants préférés, parmi ceux abordables du quartier. J'aurais bien essayé certaines grandes tables, le Pérou étant un pays où la gastronomie est luxuriante, mais ils ne sont pas dans nos moyens. De toute manière nous repasserons par Lima à la fin de notre périple, sachant également que chaque région a sa cuisine propre. À notre halte prochaine je pourrais goûter le steak d'alpaga (c'est du lama, l'équivalent pour nous du mouton en terme d'élevage) ou le cuy entier aplati (cochon-dinde, prononcé couille).


L'alpaga fournit aussi une des laines les plus douces au monde, surtout le baby alpaga, la vigogne (petit lama sauvage) atteignant des sommes astronomiques. Nous craquons pour des vêtements aussi chauds que soyeux qui nous seront bien utiles prochainement sur les hauts plateaux. C'est un des beaux souvenirs à rapporter du Pérou. Mais il n'y a pas que la bouffe et le shopping !


S'il n'y avait qu'un lieu à visiter à Lima ce serait indubitablement le musée Larco. Mais ça, c'est une autre histoire que je vous conterai demain.