Nous étions évidemment sur les traces de Tintin et Milou, périple qui nous mènerait jusqu'au Temple du Soleil à Machupicchu. Mais pour le moment, c'était plutôt L'oreille cassée qui était évoqué dans le plus beau musée de Lima, le Museo Larco. Fondée en 1926 par l'archéologue et collectionneur Rafael Larco Hoyle, cette collection privée d'art préhispanique est à tomber à la renverse. En marge des galeries présentant les plus belles pièces, on peut visiter, ce qui est rare dans un musée, ses réserves, soit plus de 50 000 objets.


Les cultures cupisnique, chimú, chancay, nazca et inca y sont représentées. Les vases, bijoux, instruments de musique, textiles sont remarquablement éclairés, offrant un spectacle incroyable d'art précolombien. Certaines pièces montrent que les indigènes n'attendirent pas les Espagnols pour vivre de manière saignante, les civilisations se succédant parfois dans une extrême violence. Car il n'y eut pas que des sacrifices humains pour plaire aux dieux, mais surtout des guerres meurtrières frisant régulièrement le génocide. Je ne vais pas me lancer ici dans une histoire du Pérou, mais il est important de comprendre que, pour que Francisco Pizzaro en prenne le contrôle avec seulement 168 hommes, il fallait que l'empire inca soit déjà affaibli par des guerres civiles qui les opposaient aux autres peuples andins, et également des épidémies ravageuses. Avide de voler l'or et tout ce qu'ils pourront rapporter en Espagne, les conquistadors trahiront leurs engagements, s'entredéchireront, en faisant régner la terreur. Si l'on compare avec le reste du monde, à ces époques-là particulièrement, jusqu'à notre propre territoire qu'on appelle la France, nous n'avons pourtant pas de leçon à donner en ce qui concerne la barbarie humaine !


Ces tiares, bijoux de nez, boucles d'oreille et parures chimús en argent ne devaient pas être faciles à porter ! Elles datent de l'époque impériale (1300-1532 après J.C.).


Pareil pour cette magnifique tiare et le reste des bijoux en or massif... Le site du Museo Larco offre de nombreux détails, photos et explications sur les différentes cultures exposées.


Le jardin, qui abrite cette demeure du XVIIIe siècle, ancienne résidence d'un vice-roi, offre un cadre paisible et particulièrement agréable, avant de rejoindre le bâtiment exposant une belle collection d'objets érotiques des périodes préhispaniques.


La veille nous avions visité le MALI (Museo de Arte de Lima) qui présente des œuvres depuis l'époque précolombienne jusqu'à nos jours. Le contorsionniste cupisnique, étonnant vase datant de 3000 ans avant J.C., est le symbole du MALI.


Au rez-de-chaussée je me balance sur des fauteuils-toupies contemporains dont il m'a été impossible de trouver l'astucieux auteur.


Après la visite du MAC, petit musée d'art contemporain proche de notre hôtel, du Monestario de San Francisco et de ses catacombes, un bon pisco sour au Bar Piselli me remet en jambes. Lorsque cela ne suffit pas, j'utilise le Theragun qui est désormais de tous mes voyages. Il m'évite les courbatures et fait disparaître la moindre douleur musculaire !