Verdi Remix d'Alban Darche et Emmanuel Bénèche
Par Jean-Jacques Birgé, mardi 10 septembre 2024 à 02:56 :: Musique :: #5688 :: rss
J'aime bien les disques d'Alban Darche, mais j'ai souvent eu du mal à les chroniquer, les trouvant un peu trop proprets. Les concepts me plaisent, mais j'espère toujours que ça décolle. Alors j'attends une meilleure occasion, qui finit par se présenter avec son Verdi Remix qu'il cosigne avec le corniste Emmanuel Bénèche. Le projet est forcément ambitieux d'adapter la musique de Giuseppe Verdi pour Le Mirifique Orchestra. L'orchestration est proche de celle de Charlie Haden et Carla Bley dans The Ballad of The Fallen, mais les solistes n'ont probablement pas la liberté des Américains. Or, après la fanfare de la Messe du Requiem, La Valse a des airs de Nino Rota tout à fait surprenants. Les fanfares de Darche et Bénèche confèrent à Verdi une légèreté qui sied bien à ses pompes et circonstances.
Et puis j'adore le cor d'harmonie (French horn in English) trop peu utilisé dans le jazz. Pendant longtemps je ne connaissais que Julius Watkins, Gunther Schuller et Sharon Freeman, comme par hasard trois arrangeurs de talent. De même, avoir travaillé avec Nicolas Chedmail, fondateur du Spat' sonore fut une expérience passionnante lorsque nous enregistrâmes La preuve de Poudingue ! Le cor se mêle parfaitement aux cordes dans les orchestres symphoniques. Et ici, pour Verdi Remix, ceux de Bénèche et Pierre-Yves Le Masne, donnent un moelleux au Mirifique auquel participent également Darche au sax alto, le flûtiste Thomas Saulet, le clarinettiste Nicolas fargeix, le trompettiste Hervé Michelet, le tubiste Matthias Quilbault, le guitariste Alexis Thérain et Meivelyan Jacquot à la batterie.
J'écoute plusieurs fois de suite avec énormément de plaisir Di quelle pira, Pietà rispetto amore, Ante Requiem, Condotta ell'era in ceppi, les variations sur Aïda et La Forza del Destino, Va pensiero, Il mistero, Libiamo ne' lieti calici, etc. Verdi à Plovdiv de Darche diffuse l'humour léger de Rota, typique de ces arrangements ludiques. On y sent l'air chaud de l'été italien. Encore une fois, cela n'a rien d'étonnant : à la fin du Guépard de Lucchino Visconti, c'est Nino Rota qui avait arrangé la valse inédite en fa majeur de Verdi. Darche et Bénèche peuvent aujourd'hui revendiquer l'héritage que Verdi tenait lui-même de Gioachino Rossini. L'album Verdi Remix sonne pour moi comme une panacotta, dessert qu'adorait Verdi, les deux compositeurs italiens étant aussi de fins gastronomes !
→ Le Mirifique Orchestra, Verdi Remix, CD Pépin&Plume, dist. L'autre distribution/Believe, sortie le 11 octobre 2024
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