N'affichant jamais de photo de mon petit-fils sur les réseaux, les illustrations de notre voyage à Nantes sont limitées. De même, l'exposition aux écrans, smartphone ou ordinateur, est drastiquement contingentée. Il est préférable de le voir se dépenser physiquement, lire ou écouter de la musique que de se laisser hypnotiser par cette irrésistible force d'attraction dont nous sommes nous-mêmes victimes. Mercredi il m'avait donc demandé de l'emmener à La colline de la Cantine du voyage sur l'île de Nantes, pas très loin de sa maison. Comme c'était fermé, nous avons marché jusqu'au Carrousel des mondes marins où Eliott a enfourché successivement le dragon, le calamar géant et le petit requin. Il tirait de toutes ses forces sur les manettes pour faire bouger les corps de ces majestueux animaux articulés. Certains crachaient même de la fumée. Malgré cette après-midi sans école, il y avait étonnamment très peu de monde. Après une halte chez le glacier La fraiseraie (une sortie avec son "Papou" implique de se laisser aller aux plaisirs multiples), j'ai réussi à le convaincre de visiter La galerie des Machines.


Eliott a la chance incroyable d'être le seul gamin parmi une trentaine de visiteurs à suivre les explications et diverses élucubrations des démonstrateurs. Lorsque l'un deux demande un pilote, il est le premier à lever le bras et se retrouve chevauchant la chenille articulée. Et rebelote aux commandes du caméléon ! Il est par contre trop jeune pour grimper dans le héron ou l'araignée.


Par contre je monte avec lui sur la fourmi géante qui avance vers le public, agitant ses pattes dans tous les sens. Eliott fait bouger ses mandibules tandis que je pédale comme un fou et manipule freins et poignées pour rendre l'animal le plus menaçant possible. Le colibris me rappelle celui que j'ai filmé cet été à Arequipa. L'avion résiste à la tempête... En sortant nous admirons le célèbre éléphant qui est à l'atelier en révision et nous jouons à cache-cache dans le petit labyrinthe suspendu.
Toute cette machinerie qui fait la gloire de Nantes a hélas profité à beaucoup, sauf au reste du monde culturel nantais. C'est toujours le problème des projets gourmands en subventions. D’ailleurs celui de l’Arbre aux hérons, sur la rive droite de la Loire, a été abandonné pour un autre, moins bétonné et beaucoup moins cher, soit agrandir le Jardin extraordinaire dont « un grand bassin naturel de 700 m² entouré d’une plage verte et de rocaille pour lézarder… ».
Le soir j'irai me coucher tôt. J'ignore pourquoi les grands-parents sont toujours exténués après avoir joué leur rôle. Peut-être l'attention redoublée ? Pour le dîner j'avais préparé un ceviche de thon et saumon avec mangue, avocat et patate douce, histoire d'accompagner gustativement les souvenirs laineux de baby alpaga.