En revenant du Pérou nous avons regardé plusieurs films qui évoquent l'Amazonie, parce que leurs images me revenaient alors que nous avancions dans la forêt. Nous avons commencé par El abrazo de la serpiente (L'étreinte du serpent, 2015), chef d'œuvre du Colombien Ciro Guerra qui participera aussi à la série La frontière verte. La plante yakruna n'est pas l'ayahuasca, mais c'est bien un film magique !



Je n'ai pas revu cette série, mais j'en garde un bon souvenir... Dommage qu'il n'y ait eu qu'une seule saison. Nous étions dans la "selva" cet été, l'hiver pour les Péruviens, donc la saison sèche. Lorsque vient leur été, l'eau monte de cinq mètres et, là où nous étions, les promenades en forêt ne peuvent plus se faire qu'en pirogue...


Nous sommes ensuite passés à Sorcerer (Le convoi de la peur) de William Friedkin, adapté du roman Le Salaire de la peur de Georges Arnaud (1949) dont mon père, alors agent littéraire, avait vendu les droits à Clouzot. Mésestimé, c'est un excellent film à suspense de 1977 avec Roy Scheider, Bruno Cremer et Francisco Rabal, sur une musique puissante de Tangerine Dream. Pour Aguirre, la colère de Dieu (1972) et Fitzcarraldo (1982) de Werner Herzog, c'était un autre groupe de rock allemand, Popol Vuh, qui s'y était collé.


Par contre j'ai revu avec plaisir The Emerald Forest (La forêt d'émeraude) (1985), mon film préféré de John Boorman avec Leo The Last, à tel point qu'il est probablement à l'origine, avec les aventures de Tintin, de mon désir d'aller en Amazonie.


Il y a bien d'autres films se passant en Amazonie, mais glissant d'un sujet à un autre, Sorcerer m'a donné envie de revoir d'autres films de Friedkin comme The Boys in the Band (Les garçons de la bande) ou Killer Joe, ayant précédemment regardé La chasse (Cruising) et Police fédérale, Los Angeles (To Live and Die in L.A.). J'avais laissé de côté The Exorcist et French Connection. Comme Lucchino Visconti ou Atom Egoyan, il eut une importante carrière de metteur en scène d'opéra. Cette gymnastique exigeant des qualités d'adaptateur n'est pas étrangère à la virtuosité de ses montages...
Un dernier mot sur la forêt amazonienne : j'ai été surpris par son silence diurne au milieu duquel résonne de temps en temps le cri d'un singe ou d'un oiseau. Ses multiples dangers exigent aussi que l'on s'y colle, à l'affût du moindre bruit, du moindre mouvement de feuilles à la cime des arbres...