J'ai d'abord été intéressé par le sujet, Liberté et Insolences, et flatté que Martial Verdier me demande de participer à cette revue annuelle intitulée Smaris Elaphus. J'ai cherché en vain l'origine de cette "chimère improbable". Il suffisait de sauter dans le train en marche....
"Comment envisager la liberté sans insolence ? Elles me semblent forcément intrinsèques l’une de l’autre. La liberté, que j’ai toujours prise pour un fantôme, ne peut que révolter celles et ceux dont elle s’affranchit, et pour jouir de l’insolence il est indispensable de se sentir libre. La question de la liberté est infinie. Est-elle même envisageable dans le cadre de la moindre société ? Elle ne peut représenter un état stable, c’est une image vectorielle, une idée formidable, mais à l’usage elle s’use aussi vite que l’on s’en sert. Quant à l’insolence, elle n’existe que par la tangente au cercle des convenances.
Putain ! Dans quoi me suis-je lancé ? « Putain » est un mot que je n’ai jamais, ô grand jamais, employé. D’abord parce que j’évite la vulgarité autant que possible, ensuite les expressions trop souvent entendues, enfin par mon absence d’opprobres envers le métier de péripatéticienne. C’est comme « enculé », dont l’aspect péjoratif me gêne, alors qu’il m’arrive de traiter de con un imbécile, ce qui n’est pas mieux. Pour ne pas me noyer dans des considérations philosophiques que je ne maîtrise pas, je me référerai donc à ma propre expérience d’insolent professionnel..."
J'ai continué mon texte sur cette lancée en l'illustrant et en livrant un lien vers des insolences sonores et musicales.


C'était en mai dernier. Le temps a passé. J'ai oublié. J'ai tout oublié. Ce que j'avais écrit, et même de l'avoir écrit. Parce que de l'eau avait coulé sous les ponts. Passé un certain âge, la vie s'écoule aussi rapidement que lentement. De toute manière, j'oublie tout ce que j'ai réalisé à peu près une semaine après l'avoir terminé. Remettre le compteur à zéro est une de mes marottes pour pouvoir amorcer chaque nouveau projet. Donc six mois plus tard j'ai reçu les premières épreuves à relire. Et là j'ai tout lu, tout regardé, tout écouté, et j'ai aimé. L'amour, c'est un truc dont je ne peux me passer.
Comme cela m'avait plu, je me suis dit que, oui, il fallait suggérer aux amateurs, donc à celles et ceux qui aiment, d'acquérir cette somme de textes et d'images qui fait produit. Pas dans le sens du commerce, mais pour la multiplication de sens que ces participations provoquent. Précisons que Smaris Elaphus est le fruit de la rencontre de trois magazines d'arts en ligne (ArtsHebdoMédias, Corridor Éléphant et TK-21 LaRevue), que c'est le deuxième numéro (le premier s'intitulait Merveilleux & Fantômes) et que "cette édition limitée et numérotée propose en 114 pages un regard décalé et multiple sur la création contemporaine". Format 17x22 cm, papier intérieur 170g, couverture pelliculée mate 350g, sans publicité, imprimé en France et envoyé dans un très beau papier de soie bleu et cacheté. Pour l'acquérir (souscription du 2 au 30 octobre, 35€ port inclus) il suffit de cliquer sur https://www.corridorelephant.com/smariselaphus.