Chaque représentation d'Apéro Labo voit des musiciens/ciennes différent/e/s investir le Studio GRRR. J'essaie aussi chaque fois de trouver une manière amusante de faire participer le public en lui faisant choisir le thème de nos compositions instantanées. Dimanche dernier je leur ai demandé de nous donner un titre de livre qu'ils ou elles avaient particulièrement aimé. La clarinettiste Hélène Duret, le pianiste Alexandre Saada et moi-même avons donc interprété Pour qui sonne le glas (For Whom The Bell Tolls), La harpe d'herbes (The Grass Harp), Agua Viva, Être et temps (Sein und Zeit), Paris ne finit jamais, Le chemin des glaces (Vom Gehen im Eis), Le rouge et le noir.
Je mixai le lendemain et livrai le soir-même l'album Titres en écoute et téléchargement gratuits sur drame.org, et également sur Bandcamp.


Mon propos est de retrouver l'essence-même de notre amour pour la musique en rendant les conditions de réception les plus confortables. Pour mes invités musiciens il s'agit de se mettre dans la peau de nos premiers émois lorsque ce n'était pas encore notre métier et que seule la passion nous guidait. Et le jeu, car, je le répète souvent, nous avons, comme les comédiens, le privilège de jouer, de jouer comme des enfants. Vous le voyez, nous ne nous en privons pas. C'était une époque où tout était possible. Ce jour-là Hélène Duret s'empara de la guitare, Alexandre Saada fit tourner un rhombe et tous deux flashèrent sur les petites boîtes à musique. Tout cela tourne bien rond.


Pour le public j'installe des fauteuils confortables et je les convie à partager boissons et mets de bouche à l'issue du concert. Ne pouvant déplacer le piano, j'avais dû inaugurer une nouvelle disposition des sièges, Alexandre et Hélène étant positionnés à l'autre bout du studio, dans la cabine qui ressemble à une caverne d'Ali Baba. D'un point de vue technique j'avais longtemps cherché le moyen de diffuser dans le studio un ensemble équilibré, quitte à ce que nous jouions au casque pour ne pas provoquer de larsens. Pur hasard, le prochain APÉRO LABO, le 8 décembre, verra à nouveau un pianiste et une clarinettiste investir le lieu, puisque mes invités seront Catherine Delaunay et Roberto Negro.


Mais pour l'instant, que vous ayez ou pas bénéficié du concert en direct, vous pouvez écouter Titres en ligne sur drame.org ou Bandcamp. Ce fut une nouvelle partie de plaisir, particulièrement mélodique et inventive. Je jouais comme d'habitude du clavier, mais aussi de divers instruments électroniques bizarres où le geste instrumental est capital (Tenori-on, Terra, Enner), de la shahi baaja distordue, mais aussi des cythares et de ma trompette à anche. Hélène était essentiellement à la clarinette basse, avec un peu de clarinette, tandis qu'Alexandre quitta parfois les touches pour se glisser dans les cordes. L'accord parfait.

Photos © JJB, Christiane Louis, Dominique Greussay