Lors de notre séjour au Pérou nous avons dégusté des ceviches de toutes sortes de poissons et fruits de mer (ah, celui aux coquilles saint-jacques noires !), et même un excellent végétarien à base de champignons. Il est déclaré au patrimoine immatériel de l’Unesco ! Il y a 2000 ans qu'on en profite, depuis l’époque de la culture précolombienne Moche. Le mot ceviche vient de siwichi, qui signifie poisson frais en quechua. S'il est parfois servi sans piment aux touristes, il m'était indispensable de connaître son nom pour pouvoir le réclamer au serveur. À Lima, je prononçais rocoto, mais c'était du chinois pour les Amazoniens qui utilisent l'aji charapita. Fruité et citronné, on le hache souvent menu avec de l'oignon rouge, du jus de citron, de l'eau salée et de la coriandre. Je ne savais à quoi ressemblait ce piment sauvage jusqu'à ce que notre hôte à Tarapoto me montre l'arbre sur lequel poussent les petits fruits ronds orangés de un centimètre de diamètre. Sur ma photo ils sont encore verts. Il est bizarrement réputé comme piment le plus cher au monde, soit 25 000 $ le kilogramme, et surnommé « la mère de tous les piments », probablement à cause de son origine amazonienne. C'est vrai que j'ai eu du mal à en trouver des frais à Lima et qu'une petite bouteille a finalement sauvé les ceviches que je confectionne le dimanche au retour du marché. On peut pourtant en cultiver en France. Il s'ajoute à ma collection active d'une cinquantaine de piments différents, aux unités Scoville des plus douces aux plus explosives.