Je continue mon exploration des vinyles bizarres, non par leur contenu musical, mais pour la fabrication inhabituelle de leurs sillons. Après les disques souples, les cartes postales gravées, les picture discs, le long Dream House 78′17″ de La Monte Young et Marian Zazeela, Lazaretto de Jack White, RRR 500 (Various 500 Lock-Grooves By 500 Artists), You're the Guy I Want to Share My Money With de Laurie Anderson/William Burroughs/John Giorno, j'ai finalement trouvé un rare exemplaire de Multisons basé sur le même principe que ce dernier, à savoir des sillons parallèles qui ne permettent pas facilement de prévoir quel morceau sera joué lorsqu'on pose l'aiguille au début du 33 tours. Sur la pochette on peut lire "Dansez Avec Multisons - A Chaque Départ Une Nouvelle Danse", ce qui s'avère plus ou moins juste puisque l'on risque de remettre plusieurs fois le même morceau. En fait, le concept n'est pas très malin sauf si l'on joue à se surprendre en diffusant au hasard une des dix danses de chaque face. Au lieu de les faire s'enchaîner, il faut sans cesse repositionner l'aiguille au début du disque. Si l'on possède une platine sans retour automatique du bras, le diamant va régulièrement s'abîmer en fin de course sur le macaron central avec une boucle de noise déchirante ! Ce 25 cm des années 50 propose dixieland, rumba, samba, swing, tango, boléro, baião, java, blues, fox-trot, paso doble, mazurka, swing, slow, valse par de bons orchestres de bal typiques de l'époque, Armand Gordon, Milan Gramantik, Raymond Legrand, Charles Dumont, Solon Gonçalves, Edward Chekler, Raymond Jouart, avec parfois d'excellents chanteurs ou chanteuses. Cette curiosité est évidemment kitchissime à souhait.