lundi 3 mars 2025
Armes, cycles et rubans
Par Jean-Jacques Birgé,
lundi 3 mars 2025 à 00:01 :: Expositions

La ville de Saint-Étienne ne se limite pas à la praluline, la râpée forézienne et aux peintures murales d'Ella & Pitr ! Lors d'une précédente visite j'étais allé au Musée de la mine, et comme nous avions visité le Musée d'Art Moderne et Contemporain, dont les expositions actuelles m'ont un peu déçu, et que la Cité du design ne nous disait rien ce jour-là, nous avons dégringolé la rue sous la pluie jusqu'au Musée d'Art et d'Industrie. Armes, cycles et rubans ont longtemps fait la renommée de "Sainté", même si l'actualité se focalise aujourd'hui sur son sulfureux maire, Gaël Perdriau, qui s'accroche à son trône malgré sa mise en examen pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics. Nous descendons donc admirer l'ingéniosité des constructeurs de cycles en commençant par ce monocycle en bois tourné et sculpté, fabriqué à Brescia au milieu du XVIIIe siècle, sur lequel le voyageur s'installait à l'intérieur et faisait avancer la machine au moyen d'une manivelle sur une des deux petites roues roulant sur un rail intérieur de la grande !

Je suis aussi épaté par cet autre monocycle à cavalier intérieur, conçu à Londres par William Jackson en 1870, un système de bielles reliant les pédales à des manivelles : les mains peuvent donc soit tenir les repose-mains en forme de guidon, soit maniveller, les pieds sur les leviers ou sur les repose-pieds. Le site du musée montre, bien entendu, nombreux autres cycles, depuis une draisienne fabriquée en 1820 jusqu'aux dernières trouvailles.

Ma tendinite au genou me suggère de prendre l'ascenseur jusqu'à l'étage des armes, qui évidemment me passionnent moins. Elles rappellent néanmoins tous les films policiers, western ou médiévaux que j'apprécie, malgré mon inclination à la non-violence.

Le fusil à percussion centrale, construit par Jacques Rouchouse vers 1890 à La-Tour-en-Jarez, offert au pape Léon XIII, me laisse perplexe. Si j'apprécie les couteaux dont on me fit cadeaux pour la cuisine ou le camping, j'évite soigneusement les armes à feu !

J'avais oublié la taille gigantesque de certains métiers à tisser. Nous admirons également la variété des rubans, et au retour je reviens sur les trois parcours grâce au site du musée. Dehors il pleut toujours. La place du marché est vide. J'en profite pour aller m'acheter deux pantalons, puisque je n'arrive à faire ce genre de courses qu'en province. Ma gourmandise m'empêche de rentrer dans ceux que je préférais. S'il est une contrariété, c'est bien celle-ci, mais l'atavisme y est aussi pour quelque chose. En sortant du musée, il était logique de parler chiffons avant de remonter à Paris enfourcher mon fidèle destrier.