Face aux pires absurdités et aux criminels contre l'humanité qui se reproduisent comme des gremlins, l'humour reste un rempart contre la peur qu'ils inspirent à la majorité. Le dictateur de Charles Chaplin ou To Be or Not To Be d'Ernst Lubitsch en sont d'excellents exemples. Par contre, les films à message m'ennuient, ne convaincant que celles et ceux qui veulent être convaincus. Il n'est pas toujours indispensable de comprendre la folie de ceux qui dirigent le monde. L'arrogance et le sentiment d'impunité les perdent le plus souvent, mais ils font hélas des millions de morts entre temps. On peut toujours espérer survivre à Trump, Musk, Poutine, Nétanyahou, el-Hassad, etc., même si cette satisfaction est bien vaine puisque tout le monde finit dans le trou. En regardant Canadian Bacon on appréciera la perspicacité de Michael Moore quant à son analyse critique de la politique étatsunienne. On peut pourtant penser qu'il était loin d'imaginer en 1995 que trente ans plus tard un président américain prônerait l'annexion de son voisin canadien. C'est un peu comme pour Woody Allen, ses premiers films sont les plus réussis, leurs systèmes perdant progressivement la fraîcheur de leurs jeunes années rebelles. Le futur réalisateur de Bowling For Columbine et Fahrenheit 9/11 n'avait encore commis que Roger and Me qui inspirera d'aiileurs le Merci Patron ! de François Ruffin.


Cela n'a absolument rien à voir, mais j'ai pensé au 49e Parallèle, le film de Michael Powell, et à Passeport pour Pimlico de Henry Cornelius, association d'idées que peut-être quelques cinéphiles comprendront. En tout cas, j'ai bien ri devant cette comédie satirique, rire jaune évidemment, comme avec Docteur Folamour de Stanley Kubrick. Si l'un de ces grands paranoïaques avaient l'idée ou la maladresse d'appuyer sur le bouton, espérons qu'il mouillera son doigt juste avant pour constater d'où vient le vent. Quant au bacon, ce n'est en effet pas tout à fait le même de chaque côté de la frontière, et le terme énerve certains nationalistes étatsuniens quand vient la comparaison.