Cela n'a jamais été facile d'acquérir les instruments de musique qui me correspondent. Pendant longtemps je suis allé en essayer à MusicLand, Univers-Sons, dans les magasins de Pigalle ou chez quelque importateur. Les conseils du vendeur et ses démonstrations étaient évidemment déterminants. C'est ainsi qu'en 1973 je me suis retrouvé avec mon premier synthétiseur, un ARP 2600, et je me demande encore qui était le musicien qui m'a convaincu alors que je n'étais pas venu pour cela ! J'ai régulièrement cherché des instruments sortant de l'ordinaire, or l'on n'en trouve plus dans les magasins ne vendant plus que le truc à la mode qui sera remplacé l'année prochaine. Aujourd'hui je compulse Internet, me fiant aux explications des constructeurs et aux vidéos de démo ou aux tests de geeks plus ou moins compétents. Récemment j'ai donc réalisé plusieurs acquisitions, dont deux ont particulièrement répondu à mes espérances.
J'ai été déçu par l'hydrophone dont je n'ai pas trouvé d'utilisation intelligente. J'ai hésité une journée entière à m'offrir le Stylophone Theremin, regardant tous les tutos, pour finalement l'offrir intelligemment à mon petit-fils pour ses sept ans ; j'ai ajouté le Stylophone Beat pour qu'il puisse s'accompagner, d'autant qu'il prend des cours de batterie avec Will Guthrie. La réverbe Strymon Nightsky et la distorsion Harvezi Hazze de Soma se sont agréablement ajoutées à la pédale d'effets H9 d'Eventide pour torturer différents instruments que je leur envoie, soit la shahi baaja, le Kaossilator ou des ambiances de field recording.
Très récemment j'ai acquis deux machins, l'un très utile, l'autre merveilleusement adapté à ma pratique. Le premier est très simple : la boîte de direct et commutateur SS-6 MKII Switchable Input Stereo DI de Franklin me permet de brancher six appareils stéréophoniques sur la même paire de voies de la table de mixage ; je passais mon temps à brancher et débrancher des instruments dont le mixage ensemble était inutile. Le second, un logiciel, l'échantillonneur aléatoire Rando, va piocher dans la plupart des sons de mes banques de données de manière très ludique, avec un séquenceur et des effets permettant d'agir à la volée. MonkeyC améliore sans cesse cette application inventive encore en développement. Il arrive à point nommé car j'ai commencé à composer des musiques rythmées pour une web-série sur la cybersécurité, destinée aux 13-18 ans.