De petits producteurs français indépendants de disques ont récemment reçu le message Le Peer-to-Peer vous menace, notre agence vous protège ! émanant d'une société française, située à Paris, spécialisée dans la protection des droits d'auteurs et de la lutte contre la diffusion d’œuvres contrefaites sur les réseaux Peer to Peer et Internet. Arguant d'une baisse de 10% du chiffre d'affaires du marché français du disque l'an passé et d'une collaboration avec les multinationales les plus importantes, cette agence propose ses services moyennant près de 1000 euros par mois et par album. Vous avez bien lu : 1000 euros par mois et par album ! La veille est évidemment annoncée 24h sur 24 et 7 jours sur 7, la protection couvrant l’ensemble des protocoles P2P. La proposition consiste à rechercher les fichiers contrefaits, à diffuser des leurres afin de dissuader les vilains pirates, à les intimider en leur envoyant copie des lois en vigueur et à fournir quelques statistiques. Aucune garantie ! Cette affaire apparaît très lucrative. Une note en bas de page m'a intrigué, elle stipule : "Le contenu de ce message électronique est confidentiel et destiné à l’usage du destinataire désigné. Si vous n’êtes pas le destinataire, nous vous informons que toute utilisation, diffusion, retransmission ou copie de cet e-mail est strictement interdite..." Tiens, tiens, qu'est-ce ça cache ? On sait que les virus sont le plus souvent l'œuvre des sociétés qui fabriquent les anti-virus. Il y a vraiment du fric à se faire sur Internet, ils ont raison.
Coup de théâtre. J'ai l'idée d'illustrer ce billet avec un en euros. Je le place dans le scanner, le sauve sur mon bureau, mais lorsque je l'ouvre dans Photoshop, le logiciel m'annonce qu'il est interdit de recopier des billets de banque. Photoshop reconnaît donc les billets de banque ! Big Brother is watching you. Je reste époustouflé. Redirection automatique vers un site avec explications détaillées de la loi. Empêchement technique de l'imprimer, mais tel n'est évidemment pas mon but, désirant simplement attirer l'attention vers les chasseurs de primes. Il existe une tolérance pour Internet à condition que la résolution ne soit pas de plus de 72dpi et que le mot SPECIMEN barre le billet. Je me simplifie la vie en googlisant une image d'euros ne laissant aucun doute sur mes intentions. Je ne tiens pas à me retrouver au bagne pour avoir choisi de vrais billets plutôt que ceux du Monopoly. J'aborderai l'immobilier une prochaine fois.