
Lundi dernier, j'indiquais avoir ajouté sur le site
drame.org, en accès libre, tous les vinyles et CD d'
Un Drame Musical Instantané, de
Trop d'adrénaline nuit (1977) à
Plumes et poils (2022) parus sur le label GRRR, ainsi que l'intégralité des sessions (plus de 6 heures, 1975) de mon premier disque,
Défense de de Birgé Gorgé Shiroc, parues exclusivement sur un DVD bonus chez l'israélien MIO et l'espagnol Wah Wah.
Défense de est devenu un album culte pour figurer sur la
Nurse With Wound List. Ne vous affolez pas si votre navigateur vous annonce que le site n'est pas sécurisé, c'est juste qu'il n'est pas mis à jour en
https, allez-y les yeux fermés, mais les oreilles grandes ouvertes, car y sont rassemblées 1700 pièces, soit plus de huit jours 24 heures sur 24 ! En tout ce sont plus d'
une soixantaine d'albums physiques et
une centaine virtuels. Il faut bien cela pour fêter le 50ème anniversaire de notre label. Ces centaines de morceaux sont longs à indexer, car en plus de les convertir en mp3 (320kbps) je dois indiquer l'instrumentation des musiciens pour chacun, etc.
Ainsi aujourd'hui vous pouvez écouter les 3 CD d'Hélène Sage,
Comme une image (1989), Les araignées (1997) et
Échappée belle (2010), les deux premiers CD du trio Pied de Poule,
Indiscrétion (1989) et
Café noir (1992), et les 3 CD de Michèle Buirette,
Le panapé de Caméla (2005), Île et elle (2009) et
Swing Passions (2016) ainsi que
La mis en plis (1985), son premier vinyle. Ajoutez mon duo
Rendez-vous (1981) avec Hélène publié par KlangGalerie en 2018. Le plus récent,
Ça qui est merveilleux (2022), est l'exquis duo de la chanteuse
Dominique Fonfrède avec la pianiste
Françoise Toullec. J'adorais déjà le trio
Pied de Poule constitué de Dominique, Michèle qui y jouait surtout de l'accordéon et la contrebassiste
Geneviève Cabannes. Leurs mélodies et leurs arrangements à trois voix, la subtilité de leurs paroles, leur humour corrosif ou tendre sont toujours aussi emballants. Tout comme les inventions brintzingues d'
Hélène Sage et ses collages de bric et de broc. Je ne voulais pas que cela se perde, alors les voici à nouveau accessibles !
Michèle Buirette et Dominique Fonfrède, chacune de leur côté, continuent d'écrire et composer des chansons drôles et bouleversantes.

Michèle, Hélène, Geneviève, Dominique étaient les filles du label, comme Francis Gorgé, Bernard Vitet et moi en étions les garçons. Ce ne sont pas les seules. Lorsqu'en 1981 le Drame a monté son grand orchestre, le tiers des pupitres étaient tenus par des musiciennes : Hélène y jouait de toute une panoplie d'instruments bizarres, Geneviève à la contrebasse, les violoncellistes Hélène Bass et Marie-Noëlle Sabatelli, la violoniste alto Nathalie Baudoin, Magali Viallefond au hautbois et instruments Baschet, la chanteuse Emmanuelle Huret. À l'époque il était rare qu'on les laisse jouer des cuivres ou de la batterie. Elles n'étaient pas nombreuses non plus à improviser. Les chanteuses, cela ne choquait personne : nous avions ainsi collaboré avec
Tamia,
Françoise Achard,
Brigitte Fontaine,
Colette Magny,
Martine Viard, Françoise Degeorges,
Dee Dee Bridgewater, ma fille
Elsa... Il y avait aussi
Joëlle Léandre,
Laura Seaton et Mary Wooten du Soldier String Quartet... C'est seulement il y a une dizaine d'années que les préjugés ont lâché.
Ces trente dernières années j'ai tout de même eu la chance de jouer et enregistrer avec des artistes exceptionnelles comme
Birgitte Lyregaard,
Alexandra Grimal,
Linda Edsjö,
Hélène Labarrière,
Eve Risser,
Yuko Oshima,
Sophie Bernado,
Amandine Casadamont,
Elise Dabrowski,
Fanny Lasfargues,
Christelle Séry,
Sophie Agnel,
Hélène Breschand,
Élise Caron,
Naïssam Jalal,
Violaine Lochu,
Fanny Meteier,
Tatiana Paris,
Gwennaëlle Roulleau,
Fabiana Striffler,
Léa Ciechelski,
Catherine Delaunay,
Maëlle Desbrosses,
Hélène Duret,
Emmanuelle Legros,
Rafaelle Rinaudo,
Olivia Scemama,
Isabel Sörling... J'espère n'oublier personne. Elles sont trompettiste, tubiste, saxophoniste, clarinettiste, bassoniste, flûtiste, pianiste, guitariste, harpiste, violoniste, altiste, violoncelliste, contrebassiste, bassiste, percussionniste, électroacousticienne, platiniste, performeuse ou chanteuse.
Ne jouer qu'avec des garçons m'a toujours paru étrange. Jeune homme, je ne supportais pas l'ambiance des loges et les plaisanteries de régiment. Mettez une fille dans un orchestre de mecs et l'atmosphère change bénéfiquement du tout au tout. Dans les grands ensembles il vaut tout de même mieux qu'elles soient au moins deux, pour des tas de raisons intimes ! C'est évidemment peu à l'heure de la parité devenue obligatoire pour bénéficier de pas mal d'aides. Comme d'habitude, nombreuses règles finissent hélas par devenir absurdes. À qualités égales j'avoue que j'engageais plutôt une fille. Je sais que certaines ne partagent pas cette opinion, mais il y a une sensibilité féminine, comme il y a des différences de classe, de nationalité et de caractère.
En tout cas je suis vraiment heureux que vous puissiez les écouter, parce qu'elles ont toutes une vision du monde personnelle qu'elles transposent en musique, que ce soit dans le cadre de compositions préalables ou instantanées.