70 Musique - septembre 2025 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mardi 30 septembre 2025

2 CD chroniqués par Franpi Barriaux sur Citizen Jazz


Publiés le 28 septembre 2025 sur Citizen Jazz.
J'ajouterai seulement que Les déments est un double album et que figure une longue pièce de 33'52 sur le second CD avec Petit chien sans ficelle d'André Schlesser, un texte d'un ton totalement différent des trois autres, presque documentaire, sur la banlieue-est de Paris au début du XXe siècle vue par un petit gitan, d'autant que Denis Lavant le découvrait en le lisant. Contrairement à plusieurs disques qu'il avait enregistrés avec d'autres musiciens, la musique est jouée en même temps. C'est un trio. La complicité nous permet d'improviser totalement sans que nous connaissions le texte et sans aucune indication préalable. Magique !



BIRGÉ, LAVANT, MARTIN
Les Déments

Denis Lavant (voc), Jean-Jacques Birgé (cla, fx), Lionel Martin (ts)
Label : GRRR-OUCH! / Distribution : Inouïe

Parmi les acteurs ayant toujours nourri une passion et un intérêt pour les musiques improvisées dans leur champ le plus large, il convient de compter Denis Lavant. La musique lui a d’ailleurs rendu cet amour au centuple, tant avec Sylvain Kassap qu’avec Quentin Rollet. Voix puissante, théâtrale et d’une clarté sonnante, Denis Lavant est un homme de texte et de lecture. De musicalité des mots ; il dit, bien sûr, pour des livres-disques et des pièces de théâtre. Tout comme d’ailleurs André Schlesser, ancien acteur de la troupe de Vilar - beaucoup ont grandi avec sa voix sur les disques de Thierry la Fronde. Car Les Déments est un recueil de textes, mis en musique par deux sorciers du son aux goûts, eux aussi, théâtraux : Lionel Martin est un saxophoniste passionné par la frise temporelle du jazz ; quant à Jean-Jacques Birgé, inutile de le présenter, un Drame Musical Instantané a son content de théâtre, et ce travail avec Lavant en rappelle immédiatement un autre, avec Richard Bohringer autour du K de Buzzati.

Les Déments, c’est avant tout une ivresse de mots ; pas une orgie, non, mais des phrases ciselées, comme construites pour la faconde de Denis Lavant. « M’accorderez-vous », premier texte de Marcel Moreau, est une lente valse qui se démantibule dans l’entrechoc des claviers de Birgé, un délitement qui passe du chaleureux au glaçant à mesure que le lecteur fait tournoyer le texte. Si « Les Déments » est un texte de l’auteur breton Xavier Grall, sorte d’anti-Pierre-Jakez Hélias qui travailla avec Dan Ar Braz, c’est bien le texte magnifique d’André Martel, pataphysicien parmi les plus illustres, qui donne le ton et le corps de cet album qui se goûte et s’apprivoise par la multiplication des écoutes, pour mieux saisir la musique intime des syllabes.

Martel et son paralloïdre, langage tangentiel du français qui l’augmente et le radicalise par des simplifications convexes, à la mesure du louchébem ou du javanais. Denis Lavant l’adopte, et Lionel Martin comme Jean-Jacques Birgé lui donnent toutes les couleurs possibles, et toutes les déviations nécessaires. Voici un petit bonheur qui se paie de mots et qu’on écoute, surpris par la fluidité de son parler. Les Déments est un disque qui fait lui-même un pas de côté pour convaincre l’auditeur de le suivre ; un chemin que connaît bien Jean-Jacques Birgé.



JEAN-JACQUES BIRGÉ
Pique-nique au labo 4

JJB+invités
Label : GRRR / Distribution : Socadisc

Il fait toujours bon retourner sur les rives du fleuve intranquille cher à Jean-Jacques Birgé lorsqu’il nous invite à faire un Pique-nique au labo. C’est le quatrième du nom, et il est toujours aussi riche de surprises. Fondé sur un axiome simple et inchangé : « Il s’agit de jouer pour se rencontrer et non le contraire comme il est d’usage », on découvre les différentes pérégrinations du multi-instrumentiste auprès des figures de la musique improvisée européenne. Certaines sont coutumières des pique-niques, comme Antonin-Tri Hoang ou Fanny Météier, d’autres découvrent l’univers de Birgé presque naturellement, comme Catherine Delaunay (remarquable trio avec Roberto Negro sur « Des Fourchettes ») ou Matthieu Donarier. Ce qui est intéressant dans ce nouveau pique-nique, c’est la forte présence de la seconde génération des « affranchis », pour reprendre la terminologie birgéenne [1]. Essentiellement féminine, très aventureuse et particulièrement douée, de Fanny Météier à Léa Ciechelski en passant par Hélène Duret, elles sont la couleur de cette nouvelle collection. Si on reste particulièrement sensible à la grande complicité avec Hoang et Mathias Levy sur « Yemen », c’est « Codex », avec le duo Météore qui attire l’attention, notamment grâce au travail de la tubiste. Un morceau foutraque et joyeux, dans le pur esprit de ces rencontres où le goût des images et les multiples déviations rendent compte de l’esprit ludique de ces rencontres. On appréciera également le long « Célèbre ton erreur comme une intention cachée » avec le violoncelle de Bruno Ducret et la basse d’Olivia Scemama. Tiré de l’album Fŭtur, disponible sur le site de Jean-Jacques Birgé, c’est un peu de noirceur qui s’invite dans ces pique-niques, avec de multiples chemins de traverse dans des forêts primaires. Plus que jamais, ces disques de rencontres nous démontrent la vigueur de la scène improvisée et sa capacité à sans cesse se renouveler et proposer de nouveaux terrains d’expérimentation.

P.-S. : [1] Voir son article. Devoir de vacances : quel nom pourrait-on donner à cette nouvelle génération, née dans les années 90 ?

Les déments sur Bandcamp
Pique-nique au labo 4 sur Bandcamp

mardi 23 septembre 2025

Brigitte Vée honorée en Estonie


Incroyable découverte qui me fait bizarrement penser au début de chaque épisode de la formidable série Fargo produite par les frères Coen, car la pianiste Brigitte Vée est si connue en Estonie qu'elle a sa rue à Pärnu et que les Estoniens l'appellent par son seul nom de famille. J'en suis d'autant plus touché que j'ai appris, depuis l'enregistrement de son album des Grands Inédits sorti sur le label GRRR en 1996, que nous avions de lointains liens de parenté (d'après l'arbre généalogique qui s'était un jour rempli tout seul parce que j'avais coché la case WikiSearch correspondant aux archives des Mormons).


C'était il y a bientôt trente ans, et Brigitte doit en avoir environ quarante aujourd'hui. Nous nous sommes perdus de vue, mais j'avais aperçu son nom plusieurs fois sur des œuvres multimédia ou à un générique de film. Je pensais que c'était la plupart du temps le lot des jeunes prodiges de rentrer dans le rang après une gloire prématurée, sans imaginer qu'elle avait pu s'expatrier dans un pays balte. Parfois les rencontres poussent à de sérieuses bifurcations. Qui sait ce qui nous attend demain ? Bernard Vitet avec qui j'avais assuré la direction artistique de cet album magique nous a quittés il y a déjà douze ans et je suis triste de ne pouvoir l'appeler pour lui raconter cet étonnant rebondissement.

Sur l'album se succèdent la Sonate anglaise attribuée à Domenico Scarlatti, Praeambulum en mi bémol majeur de Bach, Le saule de Schubert, Romance en mi bémol mineur de Chopin, Les adieux de Liszt, Minuetto en la mineur de Brahms, Prélude en la bémol mineur de Rachmaninov, Nénuphars de Fauré, Kite Ribbons de Debussy, Un chat andalou de Debussy, Crevette haltérophile de Satie, À l’école de Ravel, Impressions flamandes de Roussel, Lettre à Marina Scriabine, Pour les enfants de Bartók.

lundi 22 septembre 2025

Diriaou par Kristen Noguès et John Surman


Si je préfère, ou plutôt espère, les découvertes qu'offre l'actualité, parce que je suis (de) mon temps, un temps mouvant où chaque jour recèle ses surprises et ses mystères, un temps qui avance vers l'inconnu, absolu, les trésors d'antan sont tout aussi jouissifs. Antan est relatif à l'échelle d'une vie, invisible à celle du cosmos. Je plonge parfois jusqu'aux racines de l'humanité, du moins ce que l'archéologie musicale autorise (je tiens par exemple de Leroi-Gourhan des percussions russes sur os de mammouth !), les couches géologiques révèlent des strates que l'on devinait présentes, mais qui nécessitaient que l'on creuse un peu. C'est ainsi que fait surface un duo inattendu enregistré en 1998 par le sonneur Tanguy Le Doré, pendant des concerts en centre Bretagne du 2 au 5 juillet, dans une chapelle, un cabaret nomade, une abbaye et une église. Ce n'est pas si loin 1998, mais ça l'est terriblement lorsqu'on a perdu une amie et que l'on essaie de se souvenir. Quant au Dre Ar Wenojenn Festival, les camarades bretons diront que c'est le trou du cul du monde, la Bretagne profonde.
Grand admirateur de la harpiste bretonne Kristen Noguès dont j'ai salué ici deux de ses disques, la compilation Logodenning (1952-2007) et le vinyle Marc'h Gouerz, j'ai le plaisir de l'écouter à nouveau avec John Surman que j'ai toujours considéré comme un musicien planant, qu'il joue des saxophones soprano, baryton, ou de la clarinette basse. C'est dans une plénitude apaisée que la rencontre a lieu ainsi autour de mélodies qui tiennent tant du renouveau celtique que d'un jazz particulièrement lyrique. Kristen y tisse si bien chaîne et trame que la navette de Surman en suit le dessin avec l'évidence d'une rivière dans son lit, le Scorff, peut-être, dont ils sont aux sources. Tout se passe dans un mouchoir de poche, et pourtant c'est le monde qui s'y reflète, en ondulations irisées, si fraîches qu'on y voit boire des libellules. Mais moi rien, je vous le promets, pas une goutte, juste la musique.

→ Kristen Noguès & John Surman, Diriaou, LP 27€ /CD 14€ Souffle Continu

mercredi 17 septembre 2025

Freak Out!, My Life with Frank Zappa


Je possède des quantités de livres sur Frank Zappa et évidemment l'intégralité de sa discographie. Je dois bien cela au compositeur qui en 1968 me donna envie de faire de la musique, en en faisant à la fois mon métier et ma passion. Nos rencontres à partir du Festival d'Amougies l'année suivante marquèrent évidemment l'adolescent que j'étais. Certaines biographies, dont celle qu'il écrivit lui-même (The Real Frank Zappa Book) ou le film Eat That Question de Thorsten Schütte, sont passionnantes, mais j'ai été happé par la lecture des mémoires de son ancienne secrétaire, l'anglaise Pauline Butcher, qui livre un témoignage exceptionnel pour comprendre le bonhomme, tout en validant ce que j'avais senti dans nos discussions, en écoutant ses entretiens, en enquêtant auprès de témoins directs ou grâce à ma bibliothèque. Ces mémoires sont d'autant plus fondamentales qu'elles couvrent la période initiatique, tant pour moi que pour les Mothers of Invention, soit 1968-1971. Car, même si je continuais à le suivre de loin, j'arrêtai de voir Zappa à partir de 1972 pour ne m'y intéresser véritablement à nouveau qu'à la fin de sa vie lorsqu'il travailla avec l'Ensemble Modern. Début 1993, mon projet de film avec lui et Robert Charlebois pour lequel il avait joué sur son premier disque avait été refusé par FR3 (textuellement "no commercial potential") et le monde s'écroula quand à la fin de cette année-là j'appris sa mort alors que je filmais le siège de Sarajevo dans des conditions particulièrement éprouvantes.


Je fais partie des fans de Zappa de la première heure, entendre que j'ai toujours préféré le groupe initial, le trouvant le plus inventif, alors que les musiciens suivants seront certes bien meilleurs techniquement. Mais la virtuosité ne m'a jamais intéressé, même s'il est agréable d'être joué par de bons interprètes. La sincérité a toujours guidé mes choix. L'aspect business a de plus en plus façonné la musique de Zappa jusqu'à ce qu'il puisse enfin réaliser ses fantasmes symphoniques. Pauline Butcher a la distance nécessaire pour révéler l'intimité de son employeur et de son entourage. On comprend enfin le rôle qu'il assigne à sa femme Gail et qu'elle endosse, tant que les innombrables facéties sexuelles de son mari n'entrent pas chez eux. Parce que si Zappa ne prenait aucune drogue hallucinogène, il était totalement accroc au tabac, au café, au travail... et aux filles. Comme les marins, il avait des femmes dans chaque port. Pauline Butcher pointe son machisme qui ne passerait plus du tout aujourd'hui, présent dans les paroles de ses chansons, mais aussi son côté conservateur dans la vie courante, la rigueur intransigeante d'un patron, la conscience arrogante de son génie aussi. J'avais déjà été passionné par le livre de sa fille Moon Unit intitulé Earth To Moon. Pour l'avoir fréquenté au quotidien pendant près de quatre ans et bénéficié de sa confiance, et surtout grâce aux lettres qu'elle envoyait à sa mère et qu'elle a conservées, et la veuve ayant enfin décédé, elle peut livrer mille anecdotes éloquentes, dressant le meilleur portrait que j'ai lu du héros de ma jeunesse.

→ Pauline Butcher, Freak Out!, My Life with Frank Zappa (Laurel Canyon 1968 - 1971), version révisée et mise à jour en 2022 (il existe un audio-book, des traductions espagnole, italienne et tchèque, mais la française se fait attendre)

mardi 16 septembre 2025

Thalle de Tatiana Paris


J'ai reçu le second album de Tatiana Paris il y a plusieurs mois avec une forte envie de le chroniquer, mais comme cela arrive parfois la guitariste avait préféré que j'attende sa sortie officielle (Thalle sort là en numérique sur Carton Records, mais en vinyle avec pochette imprimée en riso seulement le 14 novembre). Cette redécouverte me fait le même effet que la première fois. Le facteur fait tomber d'excellents disques dans ma boîte, mais peu m'inspirent. Que ce soit du jazz, des improvisations, du drone, de la noise, des chansons, je finis par avoir l'impression de les avoir tous déjà entendus. Ils manquent cruellement du risque de déplaire. C'est cette même nécessité du danger qui me laisse actuellement dans un état de transition stationnaire lorsque je rêve de composer quelque chose de nouveau. À moins d'avoir besoin d'assurer fondamentalement sa subsistance ou d'entretenir l'amour de son public, qu'elle qu'en soit la taille, à quoi bon répéter les formules qui ont prouvé leur efficacité ?
En se laissant aller à faire ce qui lui plaît, sans modèle ou sans chercher à s'inscrire dans un courant à la mode, Tatiana Paris présente une garantie de longévité. Je me réfère toujours à l'exergue de Jean Cocteau au début du chapitre D'une histoire féline du Journal d'un inconnu : "ne pas être admiré, être cru". Le disque de Tatiana Paris est d'une sincérité absolue. On pourrait y voir une forme de minimalisme créé avec un bazar d'instruments (guitare préparée, voix, piezos, radio, acousmonium hertzien, synthé modulaire et divers objets), mais c'est simplement une musique tendre, à la fois légère et profonde, une intimité partagée comme une confidence versée dans le creux de l'oreille. Son "thalle" n'est pas sans feuille ni racine comme le sont les lichens, c'est un organisme intègre qui se suffit à lui-même. Les deux plus longues pièces, qui donnent le titre à l'album sont jouées aux grandes orgues par Rachel Langlais, des drones tranquilles qui mettent en valeur les miniatures chuchotées qui les suivent. À l'affût non de ce qui est original, mais personnel, je suis enchanté par cette musique de chambre dont l'épatante proximité transmet une vibration épidermique.

P.S.: il y a deux ans j'avais enregistré l'album Moite en trio avec Tatiana Paris et Violaine Lochu (de longues pièces instantanées carrément incisives !), et chroniqué Gibbon, son premier disque, que j'avais déjà adopté.

vendredi 12 septembre 2025

Brunö Lapin bondit joyeusement


Le trio Brunö Lapin composé du violoncelliste Clément Petit, de la bassoniste Sophie Bernado et du flûtiste Jocelyn Mienniel, doit à chacun de ses membres son remarquable équilibre. Petit assure la cohésion orchestrale de l'ensemble, Bernado lui donne son timbre unique, Mienniel volète en virtuose. C'est très beau. Parmi leurs nombreuses collaborations je suis surpris que dans le livret ne soit nulle part fait référence au quintet Art Sonic (2012-2020) qui m'a permis de découvrir la bassoniste et où officiait le flûtiste rencontré plus tôt (attention danger, Pluto est un chien, la référence est le Peter Rabbit de Beatrix Potter paru en 1902) grâce à sa participation à l'ONJ de Daniel Yvinec (2009-2013), car on y décelait cette appétence pour la musique de chambre européenne, caractérisée entre autres par l'utilisation des bois, qu'ils soient à cordes ou à anche. J'eus la chance d'enregistrer avec l'une (Arlequin, 2015, et Défis de prononciation, 2017) et l'autre (Game Bling, 2014) et regrette bien de ne plus avoir croisé le faire avec eux depuis, et jamais encore avec le violoncelliste (Space Galvachers...), dont on sent partout la fibre lyrique et structurelle ! Tous les trois creusent leurs galeries, qu'ils cultivent l'excitation, la retenue ou ce savant mélange tension-détente qui donne tout son suc à la musique quelle qu'elle soit. Vous pourrez toujours tenter de mettre du sel sur la queue de ce charmant Brunö Lapin, vous ne l'attraperez pas. Il vous faudra l'écouter tandis qu'il bondit de son terrier, clapier (studio) ou garenne (live), magique apparition, et en lagomorphisme je m'y connais !

→ Clément Petit | Sophie Bernado | Jocelyn Mienniel, Brunö Lapin, CD BMC, dist. Socadisc

Sur le même label, le hongrois BMC, Sister Juniper du trio Dear Uncle Lennie avec Camille-Alban Spreng (piano, claviers), Marco Giongrandi (banjo), Benjamin Sauzereau (guitares) et en invité le clarinettiste Joachim Badenhorst, agréablement sautillant et délicatement lyrique (sortie le 26 septembre 2025), et Notice du trio belge Easy Pieces composé par le même Benjamin Sauzereau avec Hendrick Lasure aux claviers et Dorian Dumont au piano, plus enlevé et intelligemment chaotique, comme un film de celluloïd qui partirait en chandelle...

mercredi 3 septembre 2025

The Wire n°500


Le 500e numéro de The Wire sous couverture argentée vient de sortir. Parmi plein d'autres choses paraît la première chronique papier du remarquable livre de Ian Thompson dont j'ai écrit l'une des deux préfaces avec celle de Steven Stapleton (Nurse With Wound) et que Philip Brophy cite au début de son article, et dont je traduis les premiers mots ci-dessous.

Synths, Sax & Situationists: The French Musical Underground 1968-1978, lan Thompson, Roundtable Pbk 496 pp

"Dans la préface de Synths, Sax & Situationists de Ian Thompson, Jean-Jacques Birgé (membre du groupe de rock expérimental et théâtral Un Drame Musical Instantané) raconte comment, adolescent en mai 1968, il a été inspiré par les sons déchaînés, les performances radicales et les spectacles sociaux qui capturaient le lien explosif entre la contestation sociale étudiante et la déconstruction des arts esthétiques : « Le rock, qui est avant tout un projet collectif, a apporté l'électricité, mais le jazz, qui met en avant les individus, nous a poussés à improviser. »
Cette vision fascinante résume bien l'esprit du livre qui embrasse la grande diversité des personnalités et des projets créés au lendemain des émeutes de mai 68 à travers la France..."