mercredi 25 novembre 2015
Une journée comme les autres ne ressemble à rien d'autre
Par Jean-Jacques Birgé,
mercredi 25 novembre 2015 à 09:03 :: Perso
Je rentre tard, longue journée, envie d'aller me coucher, mais je dois encore écrire le billet de mercredi, gymnastique intellectuelle que mes deux index copient comme des automates, mais avant, avant consulter les 298 mails que les filtres ont laissé passer, mettre des petits drapeaux à ceux auxquels je répondrai, mais demain, demain je ne sais pas, alors je passe en revue cette journée presque banale... Donner à manger à Ouist en l'absence d'Elsa, et ses médicaments, pas facile de lui faire avaler ses pilules, je le coince entre mes jambes, dos à moi, je relève sa tête en lui ouvrant les mâchoires, j'enfonce le gros cachet au fond de sa gorge et je tiens sa bouche fermée, souvent il recrache, je recommence, parfois j'agite la boîte de croquettes pour le faire déglutir, il arrive qu'il me griffe d'impatience, mais c'est rare... Séance de kiné Mézières à Saint-Michel, tous les Vélib sont en panne au Châtelet, la traversée des ponts est glaciale, j'apprends à respirer, à me poser sur mes jambes plutôt que sur mon dos... Les horaires du RER donnés par Internet n'ont rien à voir avec le réel, ceux des panneaux d'affichage non plus, les prévus sont retardés, j'en prends un qui n'était pas annoncé, était-il en avance, il arrive en retard, juste le temps pour ma correspondance à Juvisy, je marche sous la pluie givrante dans Evry... Après le déjeuner je joue avec les installations lumineuses de Flavien Théry et Fred Murie en résidence à la Fabrique de Culture de Siana. Les étudiants de Télécom École de Management doivent plancher sur le thème "Détourner la ville d’aujourd’hui pour créer la ville de demain", je coache trois groupes de dix élèves, chacun une heure, en essayant d'ajouter un peu de fantaisie à leurs projets et je développe mon sempiternel discours de la méthode pour leur donner les moyens de leurs rêves, tout en les y amenant doucement en se libérant des contingences techniques et budgétaires, l'après-midi rassemble ainsi une douzaine d'autres artistes chargés de "faire émerger les idées"... Retour par le RER que j'emprunte en touriste et j'arrive donc avec une heure de retard à la remise des Pépites d'or liées au Salon du Livre de Jeunesse. Le lauréat est publié par un énorme éditeur américain qui ne s'est évidemment pas déplacé alors que plusieurs petits éditeurs français mériteraient d'être sérieusement soutenus, toute considération artistique mise à part. Cela me rappelle notre nomination aux Victoires de la Musique où nous étions en compétition avec Henri Dès et Walt Disney. Disney avait remporté la Victoire. Malgré des budgets sans commune mesure les autres projets me semblaient tout aussi intéressants. Nous passons pour autant une excellente soirée en bonne compagnie, mais je dois repasser voir Ouist pour lui redonner ses médicaments et j'aimerais bien aller me coucher, d'autant que je suis captivé par un polar de Ian Manook que je croyais mongole tant ses détails sonnent authentiques, j'y reviendrai, mais il me reste encore à trouver une idée pour mon blog avant d'éteindre...