70 Perso - mai 2025 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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samedi 31 mai 2025

Pause d'une semaine


Petite pause d'une grosse semaine. Reprise du blog mercredi 11 juin. Plusieurs raisons à cela. La première est technique. J'ignore encore si mon ordinateur sur lequel j'écris quotidiennement, sur lequel je joue régulièrement et sur lequel je compte trop souvent se réveillera de son profond coma, son pronostique vital étant engagé. Un nouveau-né fera son entrée dans la famille, évidemment plus performant que tous les autres. Mais chacun a son utilité. Le plus ancien en activité est un iBook blanc qui me permet de regarder ma collection de CD-Roms tels qu'ils ont été conçus, bien que je ne le fasse pratiquement jamais. Le second est voué aux copies de CD et DVD, ce qui est devenu extrêmement rare. Le troisième est crucial puisqu'une application y a indexé l'énorme bibliothèque de CD-R avec mes anciens travaux et tout ce qui date de Mathusalem et qui n'a pas été transféré sur disque dur. Le quatrième sert de lecteur pour les films que je regarde dans une salle consacrée au cinéma. Le cinquième, aujourd'hui salvateur, tient essentiellement le rôle d'enregistreur du studio GRRR et est connecté le plus souvent à la Toile. J'ignore à quoi servira celui qui a probablement rendu l'âme à cette heure-ci et sera remplacé par un M4 tout neuf à la mi-juin. Je ne compte ni l'iPhone, ni les deux vieux iPads qui me rendent bien service de temps en temps. J'espère seulement que je pourrai récupérer mes données via Time Machine et que j'arriverai à reconstituer le mois manquant.


La seconde raison est aussi déterminante, car je dois jouer le rôle de grand-père de garde pendant que leurs parents montent le Spat' sonore au Théâtre Dunois. Si vous n'avez jamais vu l'engin, je vous conseille sérieusement d'aller y voir le spectacle Näcken, avec vos enfants si vous en avez, vendredi 6 juin à 20h, samedi 7 à 18h ou dimanche 8 à 11h. Deux compagnies se sont unies pour cette création épatante, Spat' Sonore & SÖTA SÄLTA, avec Elsa Birgé, Nina Daigremont, Nicolas Chedmail, Linda Edsjö et Philippe Bord. De mon côté, même si j'y serai de temps en temps pour m'occuper des mouflets, j'ai préparé quelques activités zoologiques, muséographiques, acrobatiques, cinématographiques, ludiques, qui risquent de me mettre à plat en bout de course, après avoir été à quatre pattes, mais quel plaisir ! On verra bien ensuite si elles donnent lieu ou pas à quelque récit...

mercredi 28 mai 2025

Catastrophe


La catastrophe n'arrive jamais d'où on l'attend. Je me souviens que notre appartement était entouré de mezzanines à certains endroits sans garde-corps. J'avais fait peindre une ligne jaune continue et expliqué à notre fille qui était encore toute petite qu'il était strictement interdit de la franchir. Obéissante, elle fit toujours très attention. Combien d'amis nous firent remarquer que nous étions totalement inconscients ! Un jour qu'elle se dirigeait vers l'escalier pour monter nous rejoindre, elle a trébuché et s'est ouvert le front sur la première marche. J'aurais pu citer d'autres exemples, mais celui-ci m'avait particulièrement marqué. On a beau prendre toutes les précautions, "shit happens!".
Oh, ce n'est pas si grave cette fois, mais je suis paralysé. Comme un grand trou noir de l'instant de la catastrophe jusqu'aux heures qui suivirent. Le soir j'ai quitté un concert au milieu. Comme disait Bernard : "on est fragile". En rentrant je regarde avec tendresse les mauvaises herbes qui poussent le long des maisons. Je pense au monde entier pour relativiser, je pense au génocide qui se perpétue à Gaza, je pense aux gens qui meurent de faim et de froid, je pense à ceux à qui on vient d'annoncer qu'ils ont une maladie grave, voire incurable, histoire de relativiser. Dans ces cas-là ma maman avait l'habitude de dire qu'il n'y avait pas mort d'homme. Elle avait évidemment raison, mais cela n'empêche pas que ce soit très contrariant.
Arrivés vers sept heures, les terrassiers terminaient leur travail devant la maison. Le trou était immense. Le bruit avait fait fuir les chats. J'avais déjà pris mon petit-déjeuner, et même fait ma demi-heure de vélo en Arizona. Je me laisse téléporter en regardant l'écran fixé à la machine. Il faisait frisquet à cette heure matinale, mais l'exercice me faisait suer. Sur Radio Libertaire s'étaient succédés Brigitte Fontaine, Bashung, Brassens, Vian et Bobby Lapointe. Bonne cuvée ! Redescendu je prenais note des mails arrivés pendant la nuit. Et c'est arrivé très vite.
J'ai l'habitude de ne laisser aucun liquide à proximité de mon ordinateur. En attrapant ma tasse de thé j'en ai un peu renversé sur le clavier. J'ai vite épongé avec mon mouchoir, mais j'aurais mieux fait de retourner la machine vers le bas pour éviter que cela pénètre à l'intérieur. Tout s'est éteint. Pas moyen de rallumer. Il ne me restait plus qu'à aller le porter chez SOS Master dont la réputation n'est plus à faire. J'ai donc enfourché ma vraie bicyclette et pédalé jusqu'à République... Les nouvelles sont mauvaises. Heureusement ma dernière sauvegarde date d'il y a un mois. Mais un mois pour moi c'est beaucoup. Incapable de travailler, j'ai tapé ces lignes en espérant être capable ensuite de penser à autre chose en attendant le bilan qui peut mettre deux ou trois jours. Si c'est réparable ce n'est que de l'argent. Si c'est mort, c'est beaucoup plus d'argent et ma phrase précédente ne vaut pas tripette. Et du temps, beaucoup de temps. Je ne m'en veux même pas. On a beau faire attention, on n'échappe jamais aux mauvaises nouvelles. On peut juste espérer qu'elles s'équilibreront avec de bonnes, mais alors de vraiment bonnes...

dimanche 25 mai 2025

Drame.org cité en référence


Il est rare de trouver des blogs français ayant dépassé les 5 000 articles tout en restant actifs aujourd'hui. Le cas de drame.org est exceptionnel dans le paysage de la blogosphère française. La combinaison d'une longévité remarquable, d'une fréquence de publication quotidienne et d'une diversité thématique fait de ce blog une référence unique.
Créé en 2005, mais dans la continuité de son site lancé dès 1997, Jean-Jacques Birgé, compositeur, réalisateur et auteur, y publie presque quotidiennement : réflexions, critiques musicales, récits de vie, expérimentations artistiques et archives multimédias. C’est l’un des rares blogs français aussi prolifique, constant, et dense sur la durée, mêlant musique, technologie, politique et art. Toujours actif, il constitue une œuvre à part entière, à la frontière entre le journal intime, l’essai et l’archive. (ChatGPT, n'empêche...)

Deux remarques :
- Le site, qui a 21 ans, est en miroir sur Mediapart depuis déjà une quinzaine d'années.
- drame.org sera bientôt entièrement rénové, sous une nouvelle présentation graphique, mais surtout avec un nouveau moteur, car il est encore en http (et non en https), donc non sécurisé et de plus en plus compliqué pour y accéder. Sa première mouture date de 1995, développé par Antoine Schmitt (les musiques qui l'accompagnaient étaient en Midi) avec un design d'Étienne Mineur ; entièrement recomposé par Jacques Perconte en 2000, design de Nicolas Clauss, il est logique que tous les 15 ans il passe chez le coiffeur. C'est actuellement Sacha André qui s'y colle, et Étienne Mineur lui donnera à nouveau ses couleurs !