70 Pratique - octobre 2012 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mercredi 24 octobre 2012

La retraite au flan bof


Billet destiné aux futurs sexagénaires, avec bonus pour les plus jeunes dans le dernier paragraphe.
Pôle-emploi m'écrit que mes allocations chômage vont être interrompues parce que j'ai ou vais avoir prochainement 60 ans et 9 mois. Histoire de faire baisser les statistiques affolantes ? N'étant pas encore sexagénaire et la retraite ne pouvant se prendre si tôt, je contacte la CNAV (Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse) qui s'étonne de la teneur de la lettre. Les antennes dont je dépends dans mon département étant débordées une dame très gentille me prend un rendez-vous à Paris. Une autre dame très gentille m'y explique qu'elle ne peut rien pour moi et qu'il faut que j'aille dare-dare lundi à 8h30 à l'autre bout de la Seine-Saint-Denis. Les sites Internet de la CNAV n'ont pas rectifié les horaires d'ouverture qui ne sont plus que le matin. Heureusement que je n'ai pas pu y aller, car une autre dame très gentille, responsable du site d'Aubervilliers, me prévient que c'est fermé le lundi ! Je propose de leur envoyer mon dossier plutôt que me déplacer et faire la queue des heures. "Bonne idée !" J'écris donc en précisant l'urgence. La CNAV me répond rapidement avec un dossier à remplir et mon relevé de carrière. Je le renvoie aussitôt à Pôle-Emploi où une quatrième dame très gentille m'explique enfin à quelle sauce je pourrais être mangé, clôturant très provisoirement le parcours du combattant dont j'ai sauté quelques étapes pour ne pas être trop fastidieux.
N'ayant pas accumulé suffisamment de trimestres travaillés je continuerai à être pris en charge par Pôle-Emploi (je suis intermittent du spectacle) jusqu'à ce que j'atteigne le score exigé, basculant alors dans le régime retraite. Cela ne pourra pas excéder 65 ans, mais j'aurai personnellement atteint ce point de non-retour à 62 ans. Pour l'instant, à ma prochaine date anniversaire, si je n'ai pas le nombre de cachets requis (43 en 10 mois et demi) je pourrais bénéficier d'une allocation de solidarité. Et dans quelques mois, quand l'heure légale minimum de la retraite aura sonné, je pourrai continuer à toucher mes allocations chômage, même si je n'ai pas de cachets, à condition d'avoir travaillé l'équivalent de cinq ans sur les dix dernières années. Quant au montant de ma retraite il sera calculé en fonction de mes salaires depuis le début de ma vie professionnelle sans compter les indemnités chômage. Cela ne fera pas lourd. Par contre les périodes chômées comptent pour le nombre de trimestres. J'essaie de fournir ici quelques explications, mais le bilan reste très ésotérique.
En tout cas, si vous vous rapprochez de la carte vermeil n'attendez pas le dernier moment. Anticipez en contactant la CNAV et demandez votre relevé de carrière. Cela me rappelle l'excellent conseil de Louis Daquin, alors directeur des études de l'Idhec, qui me convoqua lorsque j'avais vingt ans pour me dire de conserver précieusement toutes mes feuilles de salaire ! Il avait parfaitement raison. Je ne le répéterai jamais assez...

mercredi 17 octobre 2012

Mes grelots


Un clip vidéo très tendre réalisé par Sonia Cruchon sur une musique de El Strøm, "en hommage à celles qui nous apprennent à marcher".
Avec la chanteuse danoise Birgitte Lyregaard, le polyinstrumentiste Sacha Gattino (harmonicas, métalophone, clavier/échantillonneur) et moi-même (trompette à anche, synthétiseur, grelots, guimbardes, harmonica). Les images sont de Jean Cruchon, Florence Mourey et Sonia qui signe également le montage.


C'est fou le nombre de petits êtres qui sont nés autour de nous cet été. On pense aux mamans qui font tout le boulot, même si les "nouveaux pères", comme on nous appelait il y a trente ans, s'y collent autant qu'ils peuvent. Lorsque vient le temps de marcher, le pire est passé, entendez les deux premiers mois que nous oublions très vite et qui nous ont tous et toutes pris de court ! Le pire est évidemment aussi le meilleur. Je me souviens avoir vraiment pris mon pied à partir de six mois quand la mère de ma fille s'épanouissait depuis longtemps. À un an c'était parti, le moment de la marche évoqué par Sonia dans son très joli film. Les ennuis commencent avec la puberté. Nous avons craqué entre seize et dix-neuf, et puis tout est redevenu gérable, mais nous ne pouvions plus faire grand chose qu'être là. Et là on n'en finit jamais. Et à leur tour ils continuent à apprendre à marcher, mais seuls, et cela prend toute une vie, la leur cette fois.