vendredi 30 septembre 2016
Fait suer !
Par Jean-Jacques Birgé,
vendredi 30 septembre 2016 à 05:06 :: Pratique
Voilà, c'est fait ! Enfin, presque... J'avais dans l'idée d'installer un jacuzzi dans le fond du jardin, mais Elsa m'en a dissuadé, arguant que cela ramollissait la peau, que c'était un nid bactérien et que les produits pour l'éviter étaient toxiques. Elle vantait par contre les qualités du sauna infrarouge. Les saunas traditionnels montent à 80-100°C et chauffent l'air tandis que les infrarouges montent maximum à 65°C pour un résultat identique car ils chauffent le corps uniquement. De plus, ils ne présentent aucun inconvénient médical (cardiaque, circulation sanguine, etc.) et surtout ils ne diffusent aucune humidité, néfaste à mes histoires lombaires. Je me suis laissé convaincre, optant pour un grand sauna extérieur en promo chez Atrium-Concept. La responsable commerciale m'avait assuré que j'y tiendrai allongé, mais c'est en biais, compressé, avec les bras croisés sur la poitrine, façon Houdini ! Mes cent soixante dix centimètres ne s'y étireront confortablement qu'à condition que je fabrique une rallonge triangulaire...
Le sauna étant livré en kit, six cartons d'un total de 500 kg, je me suis évidemment fait aider. Il a d'abord fallu le descendre du camion et nous n'étions pas trop de cinq ce matin-là. Pascal a failli mourir étouffé, Sun Sun s'est coincé les cervicales, Youenn a tenu contre vents et marées ! Ruslan et moi avons ensuite suivi les différents modes d'emploi, puzzle d'informations qui mériteraient une bonne actualisation. Nicolas et Elsa sont heureusement arrivés à la rescousse pour placer le plafond qui pèse un âne mort. Mais nous n'étions pas au bout de nos peines. Nicolas avait beau avoir coupé une des ramures du laurier, il a fallu en scier deux autres hautes de dix mètres qui mettait en danger la bicoque. J'ai donc acheté une tronçonneuse dont le prix de location à la journée était pratiquement le même. On voit le ciel.
Tout semblait aller comme sur des roulettes, mais le disjoncteur sautait. Nous avons donc remplacé le fil d'une section de 2,5mm² qui s'échauffait probablement par un de 6mm². Le transfo de 40A semble supporter la puissance de 3225W des 11 convecteurs. En l'essayant le soir-même avec Françoise nous nous sommes aperçus qu'un des convecteurs restait éteint. Le lendemain je redémontais les banquettes pour comprendre que c'était le jus qui ne l'alimentait pas, puis une partie du toit pour vérifier que tout était correct là-haut également. Avant que j'acquiers l'objet j'avais des gens chaleureux, pleins de bons conseils, au téléphone, mais depuis l'achat le SAV ne répond plus que par mail... Comme je dois trouver où est le fil débranché dans la paroi du fond, un des commerciaux a fini par me rappeler. On va y arriver...
La bonne nouvelle, car il y en a une et de taille, c'est que c'est génial ! Nous en profitons 20 minutes chaque matin et chaque soir. D'ici peu j'espère avoir réglé tous les problèmes électriques. Y sont même installés d'origine un système de chromothérapie et un auto-radio ! Nous avons sué avec le Scar Joe Henry, les Variations Goldberg par Glenn Gould, Daniel Erdmann's Velvet Revolution et le coffret des Grandes Heures de la Radio commentées par Pierre Schaeffer, ceci sous ambiance monochrome rouge. J'ai ajouté une petite table ronde et un banc-coffre, une douche de jardin branchée sur le tuyau d'arrosage et remplacé les cailloux de l'allée par un caillebotis de bois. Nous n'utilisions plus le fond du jardin, depuis plus de dix ans que les feuillages avaient transformé le jardin zen en jungle impraticable. Plus rien ne poussait dans le sous-bois derrière les bambous, à l'ombre du charme et du laurier. Construire la cabane et son environnement boisé a utilement et psychologiquement doublé la surface du jardin. Nous voilà fin prêts pour affronter l'hiver.