70 Pratique - septembre 2024 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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lundi 16 septembre 2024

Fraude SNCF


Lorsque je rends visite à ma fille qui habite en Pays de Loire, je dois prendre un TER après ou avant le TGV, selon le sens du trajet. Or cela fait plusieurs fois que mon TER est annulé sous prétexte de problème technique. Lorsque je viens de Paris, je dois prendre un taxi qui augmente le coût et la durée du voyage, mais si je dois rejoindre Nantes je raterais ma correspondance si l'on ne me conduisait pas en catastrophe à la station de tramway Gare Maritime. Cette mésaventure arrive aussi de temps en temps à Lulu le matin alors qu'elle se rend au lycée. On est parfois prévenu par un SMS ou un mail, mais c'est généralement trop tard. De deux choses l'une, ou l'entretien des machines est à revoir, ou bien la SNCF se fiche de nous, probablement parce qu'elle estime qu'il n'y a pas assez de voyageurs. Et ce, toujours au dernier moment ! Je pourrais me faire rembourser les deux euros de ma réservation, mais le labyrinthe en ligne est tel qu'il est préférable d'abandonner. Pourquoi la SNCF ne rembourse-t-elle pas automatiquement, puisqu'elle a tous les renseignements le permettant. Tout cela flaire l'arnaque et je me demande chaque fois si ce n'est pas délibéré pour que les usagers râlent et acceptent plus facilement la privatisation des services publics.

mercredi 11 septembre 2024

Spun, le fauteuil-toupie


Voyager permet d'avoir un regard différent sur les gens et leur manière de vivre. C'est parfois cruel ou déstabilisant. Je me souviens de ma fille, petite, nous demandant de partir en vacances pour une fois dans un pays "pas pauvre". La comparaison peut paraître douteuse, tant pis, mais de même que les zoos sont des lieux paradoxaux si l'on aime les animaux, permettant d'appréhender d'autres réalités que sa quotidienneté, visiter des pays très différents du nôtre permet de changer de point de vue, et, en ce qui nous concerne, de se rendre compte du paradis où nous avons malgré tout la chance de grandir.
Passé cette considération qui mériterait d'être creusée sérieusement, de chaque voyage on tire des enseignements très variés, certains bouleversants, d'autres plus anecdotiques. Par exemple, notre récent périple au Pérou m'a fait m'interroger une fois de plus sur la violence de l'humanité à la lueur de l'histoire du pays, sur la différence entre la capitale essentiellement habitée par des blancs (peut-on encore s'exprimer ainsi ?) et le reste du pays par les descendants des Incas et des peuples qui les ont précédés, ou sur le poumon vert de l'Amazonie. J'ai évidemment été saisi par le silence de cette forêt immense, troublé par les climats extrêmes du pays, et séduit de retrouver sur les hauts plateaux d'autres rêves d'enfance liés à la lecture des aventures de Tintin. J'en ai aussi rapporté la recette du ceviche et du pisco sour, apprécié la finesse délicate de la laine d'alpaga, et la visite du Musée d'Arts de Lima, le MALI, m'a fait craquer pour un fauteuil Spun, puisque je reste un pur produit de la société de consommation malgré mes rebuffades.


De m'y être balancé pendant une demi-heure, de m'y être reposé tranquillement ou de m'être renversé brusquement sans jamais tomber, m'a donné envie d'en acquérir un pour le jardin. Il pourrait aussi bien investir la maison, mais il demande tout de même un peu d'espace. Création de l'artiste et designer anglais Thomas Heatherwick, éditée par la marque design italienne Magis, Spun est une toupie géante en polyéthylène moulé par rotation, aussi ludique que confortable.


Je l'ai commandé rouge, d'une part parce que j'ai trouvé un site moins cher, d'autre part parce que la maison explose de couleurs, même si le bleu de la façade sud s'est beaucoup affadi au soleil. Ce fauteuil donne une irrépressible envie de l'essayer, certes avec un peu d'appréhension au départ, mais vite domptée dès que l'on s'y love.