mardi 3 octobre 2006
La république de New York
Par Jean-Jacques Birgé,
mardi 3 octobre 2006 à 04:42 :: Voyage
On marche, on marche, on marche. Des heures, des jours, des nuits. On finira par mieux connaître New York que Paris. C'est toute la différence entre touristes et autochtones. Les Parisiens ne connaissent que très mal leur propre ville. Combien n'ont jamais seulement visité, par exemple, le fantastique cimetière du Père Lachaise ? Mais ici les étrangers sont partout, il semble même ne y avoir que ça. Nous prenons un peu de recul depuis la terrasse de Julien à Brooklyn. Manhattan s'étale de l'autre côté de l'Hudson River. Depuis la disparition des Twins, l'Empire State crève à nouveau le ciel de son aiguille acérée.
Nous déjeunons avec Jonathan dans un de ces jardins d'arrière-cour, très calmes, un peu zen. Contournant notre île par l'est, nous tombons sur Wall Street et Ground Zero. Retrouvant Chinatown, nous craquons pour des vêtements en cuir (une bouchée de pain, 10$ le pantalon, 40$ la veste !) et dînons de soft shell crabs, des crabes frits où tout se mange, carapaces et pinces comprises, et de cuisses de grenouilles à la citronnelle.
Françoise trouve un compte à rebours très à la mode à New York. Jeudi dernier, Regina nous a fait découvrir le sien qui ne quitte pas sa poche, puisqu'il lui sert de porte-clefs. C'est une horloge qui marche à l'envers jusqu'à l'évanouissement du pire cauchemar de nombreux Américains et de presque tous les New-Yorkais. Aujourd'hui, encore 840 jours !
Les lois scélérates, votées une semaine après le 11 septembre (vous avez dit bizarre ?), font des USA un état fasciste pas seulement dangereux pour le reste du monde, mais avant tout pour ses propres ressortissants. Nydia est une Granny qui manifeste avec d'autres grands mères devant les centres de recrutement pour expliquer aux jeunes qui veulent s'engager de quoi retourne exactement la guerre en Irak. Elle arbore un énorme badge à la boutonnière où est imprimé "War IS terrorism".