jeudi 27 août 2009
À la traîne
Par Jean-Jacques Birgé,
jeudi 27 août 2009 à 00:24 :: Voyage
Retour au réel. Façon de parler tant le décalage est flagrant dès que l'on change ses habitudes. Levés à 4h pour être sur le lieu de pêche avant le lever du soleil, nous embarquons une dernière fois à bord du pointu. La ville dort à poings fermés. La veille, le vent d'est nous a empêchés de sortir avec Maurice pour aller plonger autour des deux frères, d'énormes rochers au large de Fabregas. Nous sommes restés nous baigner près de la cale où nous avons pique-niqué avec Pascale et Françoise. Je me mélange les pinceaux en accrochant à l'envers les feux indiquant normalement babord, vert, et tribord, rouge. Heureusement, Jean-Claude, à la barre, s'en aperçoit. Les étoiles cèdent la place à un ciel rouge sang, digne des plus kitsch cartes postales. Les premiers nuages de notre voyage filtrent le soleil qui projette ses rayons vers l'infini comme une gloire renversée. Pendant que je rêve allongé sur le pont les bias n'arrêtent pas de mordre à la ligne de Pascale Je les attrape avec la grande épuisette pour ne pas les perdre au dernier moment. Françoise l'aide à décrocher les hameçons. Dès que le poisson mord, il faut ramasser la traîne sans à-coup. S'il est trop gros, lui lâcher du mou et reprendre. Le temps a changé. Il fait carrément frais le matin, mais l'après-midi la chaleur humide nous assaille. Jean-Claude accompagne d'une rémoulade la chair un peu sèche des maquereaux espagnols et nous nous écroulons pour une sieste réparatrice.
Recette de la rémoulade : hacher (mais pas à la machine, cela ferait de la purée) de la ciboulette ou à défaut de l'oignon avec une ou deux gousses d'ail, des câpres en quantité, deux ou trois anchois dont on a enlevé l'arrête centrale, du persil, pourquoi pas un tout petit peu de coulis de tomate (deux cuillérées à café pour un bol), du poivre ou du piment. Touiller avec le jus d'un citron et trois à quatre cuillérées à soupe de mayonnaise à l'huile d'olive, parfois corser avec un peu de rouille. Jean-Claude varie selon les jours en ajoutant ici du curry, là de l'harissa yéménite que je lui ai offert.