À La Ciotat, l'empreinte des frères Lumière est bizarrement sous-exploitée touristiquement. La résidence de la famille Lumière a été transformée en appartements. Les plus beaux bâtiments sont en bordure de mer, alors qu'à l'époque ils étaient destinés aux gardiens et au personnel. Les Allées Lumière, bordées de deux rangées de palmiers trop serrées, sont semées de sphères de ciment pour empêcher le parking sauvage. L'Eden Théâtre, la plus vieille salle de cinéma du monde, est annoncé en réfection depuis belles lurettes. Pas une seule carte postale d'un film, d'une photo ou d'un de ces édifices n'est proposée sur les tourniquets encombrés de vues maritimes toutes plus tartes les unes que les autres... Tout juste une grande toile peinte sur le cinéma local baptisé Le Lumière et un monument, stelle parallélépipédique sans style, au bord de la plage, proche de l'hommage au fondateur de la Cinémathèque Française, Henri Langlois, rappellent la présence des inventeurs du cinématographe. On pourrait s'attendre à trouver des photogrammes de l'arrivée du train en gare, de l'arroseur arrosé au milieu des vignes remplacées par des villas, ou bien des vues anciennes en couleurs, ou simplement un rappel de l'importance des Lyonnais avant la seconde spécialité ciotadène, les chantiers navals désaffectés, mais rien, rien non plus de cette magnifique architecture industrielle ! La ville semble banalisée, réduite à ses attraits de station balnéaire.